“Nous sommes convaincus que le déploiement des datacenters doit s’opérer sur un mode mixte : d’un côté, des infrastructures hyperscale installées dans des bâtiments de plusieurs milliers de mètres carrés, de l’autre, une offre en région, dédiée à un écosystème numérique local, accessible aux TPE-PME pour abriter leurs données en toute sécurité et interconnecté avec les grands réseaux internationaux. C’est l’objectif de ce XL 360 à Toulon”explique Damien Giroud, directeur des ventes de Schneider Electric IT qui a conçu l’aménagement de l’installation et des équipements énergétiques et informatiques.
Le site a été exécuté ce 18 mai par son propriétaire, Xavier Lafaure, fondateur de ce XL 360. Il a investi 5 millions d’euros dans le projet. L’entrepreneur partait de très loin : lorsqu’il a racheté les lieux en 2019 auprès de la métropole Toulon Provence Méditerranée, l’édifice n’qu’une friche de 1 600 m2, anciennement possession de la Marine Nationale. Il a choisi de lui donner une double vocation de datacenter neutre et d’hôtel d’entreprises du numérique (sur près d’un millier de mètres carrés).
“Je voulais montrer qu’il était possible de proposer un centre de données à visage humain, avec de la vie, de l’emploi, des services comme un restaurant, une terrasse dominante la ville, réservée aux locataires et à leurs clients. Cette La convivialité participe aussi à l’échange de points de vue sur les évolutions technologiques. Le tout sans rogner sur la moindre exigence : nous garantissons par contrat une disponibilité des données à 100 %.”
La capacité totale permet d’héberger 105 baies. Une cinquantaine est opérationnelle pour l’heure. Les entreprises du site bénéficient d’un tarif spécial. Xavier Lafaure n’a pas de souci pour remplir les espaces. “Nous ne nous fixons pas d’objectif particulier, ni de calendrier. Nous n’effectuons même pas de prospection, les demandes affluent directement”assure-t-il.
Choix technique adapté à la température toulonnaise
Pour Damien Giroud, l’aménagement d’un datacenter dans un bâtiment existant, en plein centre-ville, en surplomb de la gare SNCF, même s’il était désaffecté et à réhabiliter en complet, un intérêt écologique puisqu’il prend pied sur un espace déjà artificialisé. “Ce choix a permis d’économiser 3 000 tonnes de CO2”, dit-il. Mais Schneider Electric a mis en œuvre également une option technique de refroidissement visant à réduire sa consommation énergétique et à le rendre éligible aux certificats d’économie d’énergie.
“Notre système de free-cooling, avec régulation à haute pression flottante, permet de ne pas faire appel durant l’hiver aux compresseurs installés en toiture car il utilise la température extérieure plus fraîche. Quand elle remonte, ces compresseurs interviennent en complément ou, pendant l’été, totalement. Nous avons préconisé de travailler sur la production d’eau à 18° au lieu de 6°. Ce système permet de gagner en performance énergétique. Le PUE (Power Usage Effectiveness) du datacenter est inférieur à 1 ,3.”
Dans les salles des serveurs, l’entreprise a opté pour un dispositif de confinement thermique qui permet de séparer physiquement les flux d’air froid issus des climatiseurs établis entre les baies et les flux d’air chaud qui rejettent les serveurs. « On gagne encore 20 % de consommation électrique », affirme Damien Giroud. L’ensemble est évidemment conçu pour être redondant et résilient, en cas de coupure d’alimentation électrique ou de défaillances d’un équipement.
“Nos techniciens interviennent, au moindre dysfonctionnement sécurisé. XL 360 s’est engagé sur cinq ans avec nous. Notre système de maintenance prédictive nous permet aussi d’anticiper la moindre perspective de risque susceptible d’altérer la garantie de performance de l’infrastructure .”