Si Uber a revendu sa division véhicule autonome, elle n’a pas abandonné pas son rêve de transporter ses clients dans des voitures autonomes. Après la livraison de nourriture, l’entreprise de VTC étend son partenariat avec Motional, la coentreprise de Hyundai et Aptiv, au transport de personnes. Les partenaires ont annoncé le 6 octobre un accord pluriannuel visant à prétendre le plus large réseau de véhicules autonomes accessible via l’application Uber. Les détails financiers ne sont pas précisés, ni le nombre exact de véhicules qu’ils souhaitent mettre en circulation.
Une “large adoption” des robots taxis
L’annonce d’aujourd’hui représente une expansion du partenariat entre Uber et Motional pour la livraison de nourriture. Les partenaires évoquent une “collaboration réussie” dans la livraison : le pilote a été bien accueilli par les clients et les opérations ont été étendues à davantage de restaurants. Ce nouvel engagement prévoit d’ailleurs l’expansion de l’utilisation des véhicules autonomes de Motional pour la livraison avec Uber Eats.
Dans un premier temps, les partenaires sont habilités à assurer le service dans des villes américaines. Ils souhaitent proposer les premiers trajets dès cette année. “Cet accord est un instrument en vue d’une large adoption des robots taxis”, a affirmé Karl Iagnemma, PDG de Motional. Ce partenariat sur 10 ans couvre plusieurs marchés. Sa pluriannualité laisse le temps pour admettre ce service à l’échelle et participer à l’adoption des véhicules autonomes par les particuliers. La Ioniq 5 autonome de Motional sera disponible sur UberX et Uber Comfort Electric.
Maximiser l’utilisation des véhicules
“Motional a désormais un accès sans précédent à des millions de personnes et un planning pour se développer significativement au cours des 10 prochaines années”a ajouté Karl Iagnemma.
Uber va partager une partie de ses données pour maximiser l’utilisation des véhicules autonomes pour le transport de personnes en les positionnant au mieux. L’idée est de réduire le nombre de kilomètres inutiles parcourus par les véhicules et le temps où ils ne sont pas occupés afin de maximiser les profits et de réduire les temps d’attente – et donc d’améliorer l’expérience client. Les véhicules autonomes représentent l’opportunité de tirer profit de ces informations pour optimiser les opérations.
Une évolution de la stratégie
Cet accord montre que les véhicules autonomes restent un axe central de la stratégie d’Uber. L’entreprise de VTC a pendant longtemps développé elle-même son système de conduite autonome. Elle a réalisé de nombreux progrès avant que les développements ne stagnent en raison de l’accident mortel accéléré par l’un de ses véhicules autonomes, qui a mis sa recherche à l’arrêt, ainsi que la difficulté à mettre au point la technologie. Le procès intenté par Waymo, la filiale de Google spécialisée dans la conduite autonome, et les sommes conséquentes pour financer la R&D ont fini de convaincre Uber qui a revendu sa division ATG à la start-up Aurora en 2020.
Mais l’entreprise de VTC n’a jamais complètement abandonné cette technologie. Sa filiale Uber Freight a noué un partenariat avec Aurora pour tester le transport de marchandise avec des camions autonomes au Texas. Côté livraison de nourriture, au-delà de Motional, Uber Eats a également noué un partenariat avec la start-up Nuro qui développe des robots de livraison autonome, et avec Serve Robotics, qui est un projet né au sein de Postmates dont Uber s’ est emparé en 2020 avant de devenir une start-up indépendante.
Son concurrent américain Lyft lui a emboité le pas en revendant sa division véhicule autonome à Toyota en 2021. Lyft non plus n’a jamais vraiment arrêté de plancher sur cette technologie puisqu’il a noué des partenariats avec Ford et Argo AI dans ce domaine, et avec Motional. Une stratégie moins coûteuse que de développer en interne des voitures autonomes.