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sous-représentation, écart de salaires, sexisme et syndrome de l’imposteur

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sous-représentation, écart de salaires, sexisme et syndrome de l'imposteur
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Cette année, seules 14 femmes sont aux manettes d’une des start-up lauréates du French Tech 120, et on ne compte aucune femme PDG au sein du Next 40. Voilà une illustration concrète de la très forte masculinité du secteur français de la tech . Une sous-représentation féminine qui s’accompagnerait d’inégalités salariales…

Selon une étude de l’Organisation internationale du travail diffusée le mois dernier, en moyenne, dans le monde, les femmes gagnent 20 % de moins que les hommes à poste égal. Un bel écart, qui se creuse significativement lorsque l’on se concentre sur le secteur de la tech en Europe.

À l’approche du Web Summit, qui se tiendra la semaine prochaine (du 1er au 4 novembre 2022) à Lisbonne, la société irlandaise organisatrice de l’événement a publié une enquête sur l’égalité des sexes dans le secteur de la tech. Un état des lieux intéressant bien que loin du sondage scientifique, notons le, puisqu’il s’appuie sur 340 réponses à une enquête envoyée par mail à la communauté Women in Tech du Web Summit.

Une femme sur deux victime de sexisme

Cela étant dit, le constat de cette enquête est sans appel… 67 % des femmes travaillant dans la technologie ont le sentiment d’être injustement payées par rapport à leurs homologues masculins. Plus déplorable encore, près d’une sur deux (49,5%) a été victime d’actes ou de remarques sexistes sur son lieu de travail au cours des douze derniers mois et environ la même proportion (46%) ne se sent pas respecté dans son rôle par ses paires.

Autres enseignement : de nombreuses femmes travaillant dans le secteur technologique (plus de 60 %) ont l’impression de devoir travailler plus dur pour prouver leur valeur par rapport à leurs confrères et près de 30 % se sentent obligées de choisir entre carrière et famille. Résultat positif tout de même, à la question “Y at-il une femme à un poste de cadre supérieur dans votre entreprise ?”, 81 % ont répondu oui.

Seulement 17 % de femmes diplômées dans le secteur du numérique

L’absence de parité dans le secteur de la tech s’explique en partie par le fait que les femmes sont moins nombreuses à choisir la voie du numérique, les filières de formation STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques). La proportion de femmes diplômées exerçantes dans le secteur est de 17% selon la dernière étude Gender Scan 2022 du cabinet Global Contact. Ainsi, pour les entreprises, la difficulté à embaucher des femmes se pose dès le recrutement.

Cela n’a pourtant pas toujours été le cas. A ses débuts, le secteur de l’informatique comptait au contraire beaucoup de femmes, mais étrangement, les générations suivantes ont été découragées d’y faire carrière.

Préjugés, syndrome de l’imposteur, vie familiale…

Mais alors comment faire en sorte qu’il y ait davantage de femmes dans le secteur français de la tech ? Et quoi être plus équitablement payées ? Campagne de communication pour susciter des vocations, des modèles, des congés parentaux plus longs ou mieux indemnisés, amélioration du système d’accueil des enfants ?

Plus difficile, changement des mentalités ? Oui car les principales accordées sont 71 % à dire que les préjugés sexistes sont le principal vecteur de ces inégalités (sans doute le plus difficile à éradiquer). Elles sont 55,6 % à souffrant du syndrome de l’imposteur, une tendance psychologique au doute permanent qui donne aux personnes qui en conservent le sentiment de ne pas mériter leurs réussites et la crainte d’être comme “démasquées”. Troisième enjeu, évoqué par plus de la moitié des femmes interrogées (55,3%), la difficulté à concilier exigences familiales et carrière.

28,8 % des répondantes pensent qu’il faut créer ou durcir les quotas, une solution intéressante avec laquelle il faut tout de même être prudent, puisque toujours selon l’enquête de Websummit, 50 % des entrepreneuses de la tech pensent que de nombreuses les femmes se voient offrir des postes de direction juste pour remplir des quotas.

Un pacte parité ?

En mai dernier, 69 entreprises faisant partie du Next 40 ou de la French Tech 120 ont signé un pacte visant à atteindre le seuil minimal de 20 % de femmes siégeant au board des start-up d’ici 2025 et 40 % d’ici 2028. Aucune sanction ne sont appliquées si ces objectifs ne sont pas respectés…

Deloitte Global prévoyait qu’en 2022, les grandes entreprises technologiques mondiales atteindraient en moyenne 33 % de représentation féminine. C’est un peu plus de 2 points de pourcentage de plus qu’en 2019.

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