Arm a perdu 40% de ses effectifs gagnés au Royaume-Uni durant les années SoftBank. Le conglomérat japonais a tenu sa promesse de doubler le nombre de postes au Royaume-Uni mais a supprimé des centaines d’emplois depuis, détaille le Financial Times qui rapporte cette information.
18% de réduction des effectifs
SoftBank s’était emparé d’Arm en 2016 pour 32 milliards de dollars. A l’époque, le conglomérat japonais promet de doubler les effectifs britanniques, s’élevant alors à 1770 salariés, au cours des cinq années suivantes. En septembre de l’année dernière, le nombre de salariés au Royaume-Uni a culminé à 3500 personnes pour un nombre global de 6950 salariés. La promesse semblait tenue.
Mais l’entreprise a depuis réduit ses effectifs de 18 % à travers le monde. Le Royaume-Uni est le pays le plus touché proportionnellement. Des réductions d’effectifs ont été réalisées dans le mais de recentrer l’entreprise sur son activité principale. Ces réductions ont été exacerbées par le départ de salariés britanniques soucieux quant à l’avenir de l’entreprise. Il y a désormais 2800 salariés au Royaume-Uni : soit une perte de 700 depuis septembre de l’année dernière. Les effectifs dans le reste du monde ont diminué de 550, détaille le FT.
L’acquisition à capoté
Face aux obstacles beaucoup trop nombreux, Nvidia a abandonné l’acquisition à 40 milliards de dollars d’Arm. Le PDG de SoftBank Masayoshi Son déclare depuis vouloir introduire en bourse Arm pour une valorisation établie à plus de 50 milliards de dollars. Mais les introductions en bourse ont fortement ralenti des deux côtés de l’Atlantique face à la mauvaise conjoncture économique. Et le départ des salariés peut aussi refroidir des investisseurs pour qui ce type de signal fragilise une entreprise.
Arm tente de rassurer en liant ces départs au contrecoup de la pandémie de Covid-19 et de la grande démission. L’entreprise assure continuer à investir afin de recruter des ingénieurs : 525 postes sont ouverts dont le monde dont 373 au Royaume-Uni. Cependant, le FT ajoute seuls 166 postes au Royaume-Uni sont actuellement annoncés sur le site Internet de l’entreprise. Et Imagine Technologies, le plus grand concurrent d’Arm au Royaume-Uni, un bureau ouvert à Cambridge afin de pouvoir recruter plus facilement les salariés mécontents.
En parallèle, le gouvernement britannique cherche à faire pression sur SoftBank pour obtenir une double cotation d’Arm à New York et à Londres. Des responsables gouvernementaux et des connaisseurs de la technologie ont exprimé leur inquiétude à l’idée que l’une des plus grandes réussites du pays quitte le Royaume-Uni pour les États-Unis. SoftBank semble chercher la meilleure stratégie. Le patron du conglomérat japonais a récemment rencontré Samsung afin de parler d’une alliance stratégique pour Arm. Celle-ci visant sans doute à ce qu’un consortium, regroupant des rivaux, prend une forte participation dans Arm afin d’assurer sa neutralité.