Henri Bong connaît bien la maison pour y avoir travaillé. L’offre de reprise qu’il porte aux faveurs du CSE. Celui-ci l’a fait savoir par communiqué, le 12 avril. En ligne de mire, l’annonce – prévue le surlendemain – de l’identité du repreneur par le tribunal de commerce de Toulouse. Et en toile de fond, une crainte : que le Gouvernement bloque le dossier d’UnaBiz.
Henri Bong résume le fond du problème dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron. « UnaBiz, de part [sic] sa nationalité, est soumise à la procédure IEF [Investissements étrangers en France, ndlr] ». Aux dernières nouvelles, Bercy n’a pas donné son feu vert.
L’équipe chargée de cette procédure n’avait pas émis de signaux négatifs, assure Henri Bong. « J’interprète donc ce refus comme étant dû à des enjeux spécifiques certainement liés au contexte politique », poursuit-il.
Le dossier Sigfox bloqué jusqu’au deuxième tour ?
« Si la condition (non mentionnée dans les conditions du offre) est d’avoir des investisseurs français, dans ce cas il faut plus de temps, soit des règles plus claires », lui répond un investisseur. « L’intérêt national passe peut-être par une entité basée en France et des investisseurs étrangers en Série A », ajoute-t-il, en précisant qu’UnaBiz a pris le soin de créer une entité juridique basée en France. En l’occurrence, une SAS sise à Toulouse, à proximité du siège de Sigfox.
À en croire le CSE, qui mentionne « différentes sources proches du dossier », le Gouvernement temporiserait. Et ne donnerait pas son accord avant le deuxième tour de l’élection présidentielle (24 avril). Du côté du tribunal de commerce de Toulouse, on a décidé de repousser d’une semaine (soit au 21 avril) l’annonce de l’identité du repreneur.
Neuf candidats s’étaient définis. Après l’audience du 5 avril, il en restait quatre en lices. UnaBiz s’est engagé à reprendre environ deux tiers de l’effectif. 110 salariés sur 180 chez la maison mère Sigfox SA et les 17 de Sigfox SAS.
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