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Renault, Stellantis et d’autres se penchent sur les bénéfices de la 5G pour l’automobile

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Renault, Stellantis et d'autres se penchent sur les bénéfices de la 5G pour l'automobile
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Les premières expérimentations dans le cadre du projet 5G Open Road, lancé en début d’année, sont déjà réalisées. Bouygues Telecom a réuni les 17 partenaires de ce projet le jeudi 17 novembre 2022. L’objectif de cette journée : que l’ensemble des acteurs se retrouve afin de faire le point, montrer les premiers cas d’usages et valider la suite des opérations .

“Ce n’est pas un projet de R&D, l’objectif est d’expérimenter de vrais cas d’usages”, clame Michel Guiga, coordinateur global du consortium 5G open road et VP automotive chez Capgemini. L’une des premières expérimentations réunies Renault, Stellantis, Valeo et Capgemini autour d’un sujet : la recherche de place de parking collaborative.

Un partage des données fournies par les véhicules

Trois véhicules circulent dans le cadre de cette expérimentation : les voitures de Renault et Valeo sont équipées de capteurs à ultrasons, qui sont utilisés pour les radars de recul, et la voiture Stellantis d’une caméra frontale. “Les capteurs ultrasons sont très précis mais ne permettent pas de savoir si ce sont vraiment des places de parking et quel type de place”, explique Shagdar Oyunchimeg, chef innovation chez Renault Groupe. A l’inverse, les images issues d’une caméra sont plus précises mais doivent pouvoir être calculées plus importantes pour être analysées. Autre point important : les capteurs ultrasons sont moins chers que d’autres capteurs et équipent déjà de nombreux véhicules.

“Le module de perception du véhicule détecte quatre points représentants un espace vide, cela est transmis au module de communication embarqué dans le véhicule et transformé dans un message CV2X standardisé qui est transmis à la plateforme cloud de Capgemini”, explique Shagdar Oyunchimeg. La plateforme cloud mise au point par le cabinet de conseil s’occupe d’agréger les données dynamiques requises et de les comparer avec des données statiques (une cartographie précisant le nombre de place de parking) afin de dire où il y a plus de probabilité qu ‘une place soit libre selon les tranches horaires. “Le temps réel est possible mais la durée de vie d’une place de parking est trop courte”glisse Sophie de Lambert, responsable en recherche et innovation chez Valeo.

Le but ici est de tester des briques technologiques, et notamment différents capteurs afin de savoir si cela fonctionne avec un équipement simple. Mais également de standardiser la remontée d’informations provenant de véhicules de constructeurs différents. Une telle plateforme pourrait être proposée uniquement si un nombre suffisant de véhicules est en circulation.

Cela est surtout l’occasion pour les constructeurs automobiles de procéder à un vrai partage des données fournies par leurs véhicules. “Quand il s’agit de technologie, il fait réussir à s’accorder sur des standards et une plateforme de bout en boutglisse Kadiri El Khamis, responsable innovation véhicule connecté chez Stellantis. La coopération est nécessaire, l’ensemble de l’écosystème doit utiliser les mêmes normes et la couverture doit être suffisante pour proposer une bonne qualité de service.”

Le coût et les usages d’un carrefour intelligent

Courant 2023, une nouvelle expérimentation de carrefour intelligent doit voir le jour. Sur piste d’abord, puis en conditions réelles. Des carrefours seront équipés d’unités de bord de route et d’une connexion 5G (non standalone avec Bouygues Telecom à Vélizy et standalone avec Nokia à Saclay).

L’idée derrière ce projet est que des capteurs transmettent des informations aux véhicules qu’ils ne peuvent pas saisir eux-mêmes. Par exemple, indiquez aux véhicules la couleur du feu (ce qui permet de fluidifier le trafic et de réduire la pollution issue du trafic) ou si un piéton traverse (améliorer la sécurité). “Il faut connaître le coût pour équiper un carrefour et penser aux différents cas d’usages pour voir comment répartir ce coût et si ça vaut le coup”, explique Tony Jaux, en charge du projet pour la PFA. En suivant les premiers tests, d’autres cas d’usages pourraient également être trouvés.

Des navettes autonomes Milla à Vélizy

En parallèle, deux navettes autonomes de Milla circulent à la demande dans une zone de Vélizy entre 7h et 19h30. “L’expérimentation a démarré en septembre 2019 et les retours sont très positifs”, assure Frédéric Mathis, président de Milla Group. Près d’une centaine de personnes sont transportées quotidiennement, dont des personnes âgées l’après-midi. Avec la 5G, l’objectif est d’augmenter la capacité et la zone desservie. “Cela implique que les navettes autonomes croisent le tramway”, ajoute-t-il. La permet devient alors essentielle pour anticiper le passage des tramways.

A CentraleSupélec ce ne sont pas des navettes autonomes qui transportent des passagers, mais deux robots autonomes de Twinswheel qui ont fourni des cours pendant une quinzaine de jours. Ils devraient bientôt être rejoints par deux nouvelles unités. Twinswheel salue l’arrivée de la 5G pour sa capacité à gérer de grandes quantités de données. Une autre promesse de cette technologie est la capacité à télé-opérer en toute sécurité des robots de livraison ce qui permettra de se passer de l’opérateur de sécurité.

A ce niveau, la start-up Goggo Network entre également en scène avec sa plateforme agnostique pour la livraison de marchandises. L’objectif est de lister l’ensemble des véhicules, peu importe leur fabriquant, et leurs caractéristiques afin de déterminer quel véhicule est le plus adapté pour réaliser une livraison (selon la taille et le poids de la commande, la durée du parcours, les zones à franchiser, etc.) Dans le cadre de ce consortium, différents véhicules autonomes sont proposés pour la livraison : la navette Milla qui a une grande capacité de charge, les véhicules de Twinswheel qui transportent de plus petites commandes et l’unité de Valeo qui se situe entre les deux.

A la recherche des prochaines expérimentations

5G Open Road est avant tout l’occasion pour les acteurs du consortium de discuter des usages et des bénéfices de la 5G. Il est nécessaire pour eux de se regrouper, d’établir des normes et de répartir les coûts. Par exemple, “ce sont environ 70 cas d’usage pour évaluer l’apport de la 5G dans l’automobile qui ont été listés par les partenaires”affirme Kadiri El Khamis.

Ces cas d’usages sont priorisés (certains sont importants puisqu’ils doivent aider à valider des algorithmes pour les véhicules autonomes) et hiérarchisés. Cela demande un travail collectif afin de savoir quels sont les plus pertinents au vu de la maturité des technologies. Au total, ce projet dispose d’une enveloppe de 90 millions d’euros sur trois ans, dont 35 millions prévus par le gouvernement, pour définir le modèle économique qui peut être tiré de la 5G.

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