Accueil Astuces et Informations Red Hat Enterprise Linux : quel cap sous l’ère IBM ?

Red Hat Enterprise Linux : quel cap sous l’ère IBM ?

13
0
Red Hat Enterprise Linux : quel cap sous l'ère IBM ?

Première mise à jour majeure pour le Linux de Red Hat depuis que l’éditeur a rejoint IBM. Focus sur quelques-uns des apports.
Ne dites plus esclave, mais port : changement de terminologie dans l’API de configuration réseau NMstate. Il est entré en vigueur avec Red Hat Enterprise Linux 9, qui vient de passer en version stable.

Cette démarche en appelle d’autres. En particulier, le remplacement des termes liste noire et liste blanche. Respectivement par liste de refus et liste d’autorisation. Des modifications qui se font de façon très graduelle – sur plusieurs moutures de RHEL – vu les instabilités qu’elles peuvent occasionner.

RHEL 9 est la première version majeure du système d’exploitation depuis le rachat de Red Hat par IBM (la v8 était sortie en mai 2019, deux mois avant la finalisation du deal). Elle se fonde sur Fedora 34, avec le noyau Linux 5.14 et l’environnement de bureau GNOME 40.

Sur le volet de sécurité, on aura noté la prise en charge native de l’authentification par Smart Card dans la console web, pour sudo et SSH. Ainsi que la désactivation par défaut de l’authentification par mot de passe pour les logins root SSH.
Red Hat achève par ailleurs la désactivation de TLS 1.0/1.1, entre autres protocoles et algorithmes (dont SHA-1, qui n’est plus toléré que sur HMAC, hormis quelques exceptions pour motif d’interopérabilité, sur WPA-2 notamment).

Côté OpenSSL, on est désormais sur la v3. Au menu, les fournisseurs (collections d’algos dans lesquels les logiciels peuvent piocher), nomenclature de versions révisée (..), API de suivi générique ou encore client HTTP/S.
Plusieurs technologies sont en aperçu, sans garantie de qualité de service. Parmi elles, le VPN WireGuard et les extensions AMD SEV (chiffrement de la mémoire des VM sur les puces EPYC). Toujours sur la partie virtualisation, QEMU utilise désormais le compilateur Clang. Ce qui élargit les fonctionnalités accessibles à KVM. En particulier SafeStack, destiné à réduire les attaques de type ROP (modification de pointeurs de retour par dépassement de pile).

Démarrage sécurisé, RDMA, SGX…

RHEL 8 reposait sur le noyau Linux 4.18. Avec RHEL 9, on passe à Linux 5.14. Avec lui arrive le correction en direct depuis la console web. Et aussi, entre autres, un meilleur support du branchement à chaud des CPU et la planification des cœurs (gestion de la cohabitation des tâches). Les noyaux, de manière générale, sont désormais signés avec des certificats Secure Boot. Plus besoin, donc, sur les machines concernées, d’enregistrer une clé publique de bêta.

Toujours au niveau du noyau, on soulignera :

– L’activation par défaut de cgroups v2
– La disponibilité de pilotes RDMA pour des contrôleurs et adaptateurs réseau Intel
– L’intégration de jigawatts, un outil qui améliore le processus de sauvegarde et de restauration de l’état des apps Java
– L’inclusion des modules diag (débogage réseau)
– Plusieurs technologies en « aperçu », dont le VPN WireGuard, le système de fichiers DAX (qui gère l’allocation directe de mémoire persistante dans l’espace d’adressage des applications), le gestionnaire de stockage local Stratis et les extensions Intel SGX

Le passage de GNOME 3.28 à 40 apporte notamment une option de mise à jour automatique des applications Flatpak, Pipewire comme serveur audio par défaut et une UI « légère » pour le mode kiosque.

Photo d’illustration © Nguyen Duc Quang – Adobe Stock