Grâce aux serrures connectées, il sera bientôt possible de se faire livrer à domicile sans être à la maison. Et si cette faculté s’appliquait aussi à l’intervention de techniciens ? C’est une possibilité ouverte par des expérimentations qu’Orange mène avec Engie, associant les technologies de la blockchain et de la 5G.
Ces expérimentations font suite à celles qui ont déjà été conduites dans la téléexpertise : équipées de lunettes de réalité augmentée avec caméra HD fabriquées par la société rennaise Ama, les techniciens d’intervention peuvent se faire assister à distance par un expert, afin de les guider en temps réel en cas d’intervention complexe. Ce cas d’usage est d’ores et déjà déployé.
“Notariser” les interventions grâce à des preuves sur la blockchain
L’opérateur télécom a imaginé une nouvelle brique blockchain pour ce cas d’usage, dont l’objectif est de “notaire”ous “huissieriser” les interventions de ces “techniciens augmentés”. L’idée est de pouvoir enregistrer dans une blockchain un fichier vidéo de l’intervention effectuée, capté grâce aux lunettes connectées, afin de servir de preuve en cas de litige. Ces fichiers, hébergés dans le cloud, seront authentifiés en étant associés à une clé unique stockée sur une blockchain. Pour son expérimentation, Orange a choisi la blockchain privée d’Archipels, membre de l’Alliance Blockchain France cofondée par l’opérateur. La blockchain d’Archipels est notamment utilisée par Digiposte pour son service de certification des bulletins de salaire.
Si jamais un seul pixel de la vidéo de l’intervention a été changé, le “hash”, généré à la source, serait modifié et il serait possible de savoir si le fichier a été corrompu.
Un token valant délégation de responsabilité
Les équipes de recherche d’Orange ont également réfléchi à utiliser la blockchain afin d’émettre un token déposé dans un wallet sur le smartphone du technicien, qui serait l’équivalent d’un pass pour accéder au site de l’intervention. Imaginons qu’un technicien ne puisse pas entrer dans le local où il est censé intervenir, il appellerait un expert qui l’autoriserait à ouvrir la porte en lui délivrant ce token (transfert sur la blockchain de la délégation de responsabilité orale). L’identité du technicien pourrait elle-même être gérée sur une blockchain, comme Orange et travaille pour le monde agricole.
“Nous avons interrogé des techniciens dans tous les secteurs pour connaître leurs points de friction. Les techniques KO, ces interventions non abouties, en font partie. L’objectif est d’augmenter l’efficacité des techniciens, en développant le nombre d’interventions , en diminuant le nombre de techniques KO, et en accroissant la sécurité du technicien”explique Philippe Delbary, directeur d’Orange Innovation en charge du programme Avenir du travail.
Un bon cas d’usage : la sécurisation des interventions sur le réseau fibre
Sur ces cas d’usage, Orange se positionne en tiers de confiance. Il joue le rôle d’intégrateur et conçoit les applications. Un test grandeur nature va être mené avec Engie, et des contacts ont été pris dans les secteurs du transport, de la sécurité nucléaire et de l’industrie. Plus près d’Orange, un autre cas d’usage a déjà été bien identifié : il s’agirait de fiabiliser les interventions des techniciens sur les armoires de fibre optique.
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