En gestation depuis 2019, le projet Open Web Search se lance désormais, à l’appui d’un financement européen de 8,5 M€.
Peut-on développer une infrastructure de recherche web européenne avec 8,5 millions d’euros ? C’est en tout cas l’enveloppe que l’UE a accordée, dans le cadre du programme Horizon Europe, au projet Open Web Search.
Voilà ce dernier officiellement lancé, pour trois ans*. À la baguette, l’Open Search Foundation. Cette organisation à but non lucratif a son siège en Allemagne, épicentre d’Open Web Search : 7 des 14 centres de recherche impliqués y sont établis.
Ce réseau va fournir les ressources informatiques nécessaires à la constitution d’un index ouvert. Sur une approche décentralisée (“seule option économiquement viable”), sans exclure de faire appel à des telcos, des fournisseurs de services web et des “partenaires privés”.
Args et Chat Noir, deux supports pour Open Web Search
« Les résultats de la recherche [seront] établis de manière neutre et exempts d’influences commerciales ou politiques », nous promettons-on. Il s’agira ensuite de faire émerger, sur ce socle, des services et des modèles économiques : portails de comparaison et de vente, recherches scientifiques…
On ne part pas de rien. Le projet compte notamment exploiter Galileo et Copernic pour traiter la dimension des données géospatiales. Il fait aussi référence aux moteurs de recherche expérimentaux Chat Noir et Args (Argument Search). Et à Open Console pour les webmestres.
Des groupes spécialisés ont été mis en place pour couvrir différents domaines : technologie, sensibilisation, éthique, juridique, économie, applications. Quant à la comparaison avec Google, Open Web Search la réfute, se positionne en projet d’intérêt public. « Tout comme les cartes routières et les informations cadastrales sont aujourd’hui des biens publics et accessibles gratuitement à tous, l’Internet doit aussi être ouvertment cartographié ».
Une fois l’infrastructure opérationnelle, les plus gros utilisateurs pourraient être amenés à contribuer à l’hébergement et à la maintenance.
* Dans le livre blanc du projet, l’Open Search Foundation estime qu’il faudra trois ans supplémentaires pour la mise à l’échelle. Elle considère avoir besoin d’un effectif de 8 à 10 personnes à temps plein.