A l’occasion de sa conférence GTC de fin d’année, qui se tient ce 20 septembre 2022, Nvidia a dévoilé comme attendu sa nouvelle microarchitecture grand public : Ada Lovelace, nommée en l’honneur de la mathématicienne du même nom.
Elle est composée de 76 milliards de transistors gravés avec le processus 4N de TSMC et intègre de la mémoire GDDR6X de Micron. Dans sa version la plus puissante, elle dispose de 16 384 cœurs CUDA et développe 1320 TFLOPS pour le deep learning (FP8), 191 TFLOPS pour le ray tracing et 83 TFLOPS pour les shaders. On compte parmi ses nouvelles technologies le “Shader Execution Reordering”, qui rend plus efficace l’exécution des calculs liés à ces programmes de rendus essentiels à la 3D temps réel.
DLSS passe à la vitesse supérieure
Autre nouveauté majeure : le deep learning super sampling (DLSS) 3, qui utilise des réseaux de neurones pour améliorer la qualité de l’image tout en utilisant la puissance requise. Le procédé se limitait auparavant à une résolution d’augmentation de l’affichage, mais une nouvelle fonctionnalité appelée Optical Multi Frame Generation permet de créer de nouvelles images (frames) de toute pièce en se basant sur celles qui précèdent et qui suivent. Nvidia annonce des gains de performances impressionnants : Flight Simulator passe par exemple de 52 à 107 fps avec le DLSS 3.
Les moteurs Unity et Unreal Engine sont d’ores et déjà compatibles avec cette nouvelle mouture, et plus de 35 jeux et applications seront en train de l’implémenter. L’entreprise souligne également les progrès réalisés en matière de ray tracing depuis quatre ans : Cyberpunk 2077 effectuerait 16 fois plus de calculs que les premiers jeux compatibles RTX, sortis en 2018. Pour la vidéo, l’inclusion de doubles encodeurs AV1 de huitième génération réduit de moitié les temps d’exportation.
4 fois plus performant que le 3090 Ti
Nvidia affirme que le fleuron de sa nouvelle gamme GeForce RTX 40, le GPU RTX 4090, a des performances jusqu’à quatre fois supérieures à celles de son prédécesseur (RTX 3090 Ti) lorsqu’une application tire partie de toutes ses fonctionnalités. Et il aurait des performances deux fois supérieures à la génération précédente à consommation énergétique égale (450 W). Le RTX 4090 embarque 24 Go de mémoire GDDR6X.
Un deuxième modèle, le RTX 4080, est disponible en deux configurations. La première dispose de 16 Go de mémoire et 9728 coeurs CUDA. Ses performances sont deux fois supérieures à celles du RTX 3080 Ti. La seconde à 12 Go de mémoire et 7680 coeurs CUDA.
Les premières cartes RTX 4090 seront disponibles dès le 12 octobre et à partir de 1599 dollars. Les deux versions du RTX 4080 seront disponibles courant novembre, avec des prix débutant à 1199 et 899 dollars. Les fabricants habituels de cartes graphiques seront au rendez-vous : Asus, Gigabyte, MSI, PNY… Nvidia proposera aussi des modèles Founders Editions.
Hopper rentre en production
Ada Lovelace est le pendant grand public de Hopper, la microarchitecture pour les centres de données qui avait été présentée en avril et dont Nvidia annonce ce jour l’entrée en production.
On retrouve Hopper dans la puce H100, doté de 80 milliards de transistors et qui succède à l’A100. Ce GPU est principalement dédié à l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle. Nvidia le décrit comme représentant une réduction du coût total par trois comparé à son prédécesseur pour obtenir des performances identiques.
Les premiers produits et services basés sur Hopper arriveront sur le marché au mois d’octobre. On compte parmi les constructeurs et intégrateurs partenaires Atos, Cisco, Dell Technologies, Fujitsu, Gigabye, Hewlett Packard Enterprise, Lenovo et Supermicro. La gamme DGX que vend directement Nvidia est aussi au rendez-vous, de même que les fournisseurs de cloud computing. Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft Azure et Oracle proposeront des instances utilisant H100 courant 2023.
Julien Bergounhoux