Suite aux accusations de pratiques d’abus de position dominante visant l’attitude de Microsoft sur le marché du cloud, l’entreprise réagit. Dans un article de blog publié le 18 mai 2022, le président de Microsoft, Brad Smith, tente de faire amende honorable.
Pour rappel, une coalition d’une trentaine d’entreprises et d’associations mène la charge contre la position de Microsoft dans le secteur des outils collaboratifs (stockage en ligne, visioconférence…). Une plainte antitrust a été déposée devant la Commission européenne et l’autorité allemande de la concurrence. Microsoft pourrait faire l’objet d’un examen formel de la part de la Commission européenne. En près de 10 ans, il a reçu des amendes d’un total avoisinant 1,6 milliard d’euros pour des infractions au droit de la concurrence.
Simplification des licences
“Bien que toutes ces affirmations ne soient pas valables, certaines d’entre elles le sont, et nous apporterons absolument des changements bientôt pour y répondre”, avait déclaré à l’époque de la première levée de boucliers Brad Smith. Aujourd’hui il présente deux initiatives : un ensemble de cinq principes pour la gestion du cloud de Microsoft en Europe, et la mise en œuvre de l’un de ces principes au travers d’une initiative de soutien des fournisseurs de cloud européens afin qu’ Ils peuvent héberger plus facilement une plus grande variété de produits Microsoft sur leur propre infrastructure.
Dans la pratique, Microsoft s’engage à aider les fournisseurs de cloud européens à proposer directement Windows et Office (y compris Windows 11 et Microsoft 365) dans le cadre d’une solution de bureautique complète qu’ils peuvent créer, commercialiser et héberger sur leur infrastructure cloud. Ils pourraient également fournir ce même service aux clients qui achètent des logiciels Windows et Office auprès d’autres partenaires Microsoft mais qui souhaitent qu’un fournisseur de cloud européen héberge ces logiciels pour eux.
Brad Smith évoque également le souhait de Microsoft de simplifier les licences et de les rendre plus clairement afin que le coût soit facilement déterminable. Ces accords de licence seront révisés afin de permettre à ses clients d’utiliser leurs licences sur n’importe quel fournisseur de cloud européen. Et les clients pourront désormais acheter des licences uniquement pour un environnement virtuel sans avoir à acheter du matériel. Des changements qui ont annulé trois ans après que Microsoft a été décidé de fabricant plus cher l’exécution de ses logiciels sur des tiers d’hébergeurs. La firme de Redmond, qui explique cela par le fait de concurrencer AWS et Google qui peut faire la même chose, revient donc en arrière pour les fournisseurs de cloud européen.
Des principes plutôt politiques
Dans ce long poste de blog, Microsoft liste également 5 grands principes : le cloud public de Microsoft doit répondre aux besoins de l’Europe et soutenir ses valeurs ; le cloud de Microsoft doit fournir une plateforme pour le succès des développeurs de logiciels européens ; Microsoft s’engage à travailler et soutenir les fournisseurs de cloud européens ; Microsoft s’engage à fournir des offres cloud qui répondent aux besoins souverains des gouvernements européens grâce à des partenariats avec des fournisseurs de technologies locales ; Microsoft “reconnaît” que les gouvernements européens réglementent la technologie et s’adaptent.
Ces principes semblent surtout être un outil de politique et de lobbying pour Microsoft. Le vrai changement viendra de la pratique et notamment la modification de ses licences. Mais cela sera-t-il suffisant ?