Mise à jour le 9 novembre : Dans un message public à ses employés, Mark Zuckerberg a confirmé la décision de supprimer plus de 11 000 emplois, soit 13 % de la masse salariale de l’entreprise. Meta va également continuer son gel des embauches au moins jusqu’au premier trimestre 2023, et va réduire ses autres dépenses par ailleurs (moins de trajets, flex office, etc.) dans un effort global de réduction des coûts.
Le dirigeant dit prendre l’entière responsabilité de cet échec qu’il explique par un pari sur l’e-commerce qui n’a pas porté ses fruits. Durant la période la plus restrictive de la pandémie de Covid-19, ce secteur d’activité avait en effet fortement diminué, et Meta (comme d’autres) anticipait que cette croissance se poursuivrait par la suite. Ou ce ne fut pas le cas. Combiné à la crise économique actuelle et aux difficultés que rencontre le marché publicitaire, la décision a été prise de procéder à des licenciements.
Article d’origine : Meta s’apprêterait à demander plusieurs milliers de personnes cette semaine, rapporte le le journal Wall Street le 6 novembre au soir. Il s’agirait d’une des plus grosses vagues de licenciements dans la Tech depuis le début de l’année, et de la première réduction significative des effectifs depuis la création de Meta (alors Facebook) en 2004. mercredi.
Les entreprises technologiques ont beaucoup recruté pendant la pandémie car elles anticipaient que le surcroît d’activité qu’elles observaient seraient durables. Meta comptait plus de 87 000 employés à fin septembre, dont près de la moitié ont été recrutés ces trois dernières années. Le WSJ fait état d’environ 27 000 embauches en 2020 et 2021, et de plus de 15 000 nouveaux collaborateurs arrivés durant l’année 2022.
Cette réduction d’effectifs serait donc modeste par rapport à la masse salariale totale de l’entreprise, notamment en comparaison des coupes massives réalisées par Elon Musk chez Twitter (environ 50% du personnel), mais serait la plus importante de l’année en nombre de personnes concernées. Mark Zuckerberg avait prévenu lors des derniers résultats trimestriels de Meta qu’à fin 2023, son entreprise “sera restée à taille égale ou aura un peu diminuée”.
La réduction des effectifs avait déjà commencé
Meta avait déjà commencé dès le mois de juin à accentuer la pression sur ses employés pour pousser les “mois performants” à partir. L’entreprise connaît actuellement une chute historique de son cours de bourse, avec une baisse de plus de 70 % depuis le début de l’année. Elle a été rudement touchée par la crise économique, et subit à la fois une concurrence forte de la part de TikTok et des difficultés suite à la nouvelle politique d’Apple concernant les pratiques publicitaires autorisées sur ses appareils.
Mais son déclin en bourse doit aussi beaucoup au mécontentement des investisseurs vis-à-vis des investissements lourds que réalise l’entreprise dans les “Métavers” et les technologies immersives. Mark Zuckerberg les exhorte à la patience depuis déjà plusieurs années, mais semble avoir du mal à les convaincre. Un sentiment sans doute exacerbé par la couverture médiatique peu favorable de son application Horizon Worlds, qui est en cours de développement depuis au moins 2019.
Pour autant que le dirigeant ne compte pas relâcher ses efforts dans la matière, et Meta permet d’investir plusieurs milliards de dollars par trimestre dans sa division Reality Labs, de même que dans ses recherches en intelligence artificielle. Les recrutements dans ces équipes devaient d’ailleurs se poursuivre “de façon raisonnée” en 2023.
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