Mercredi 8 février 2023 était exécuté le programme de formation compétent “l’Académie du métavers” à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Financée par Meta avec le soutien de la Région Île-de-France et activée par Simplon, cette école gratuite se donne pour objectif de former aux métiers liés aux technologies immersives, et notamment la réalité virtuelle.
Former des techniciens au déploiement des casques
Dans les faits, il s’agit d’une formation au métier de technicien support/assistance, qui a notamment en charge la configuration, le déploiement et la maintenance des casques VR. Les élèves suivent une formation de trois à quatre mois, puis passent 15 à 16 mois en alternance au sein d’une l’entreprise partenaire, suite à quoi ils peuvent être embauchés.
Cette annonce fait suite à deux initiatives similaires déjà apportées à Marseille et Toulon. Elle sera suivie par la présentation d’autres cursus à Montreuil (le 15 février) et Lyon. A noter que la formation a réellement commencée le 24 octobre 2022, c’est-à-dire en même temps que celles déjà annoncées.
Une centaine d’élèves devraient être formés sur l’ensemble du territoire pour cette première année pilote, dont le succès a déterminé les prochains investissements. Cinq d’entre eux étaient présents lors de cette inauguration, qui s’est déroulée au sein de la Maison de l’emploi d’Aulnay-sous-Bois, en présence du maire Bruno Beschizza, de la présidente de la Région Valérie Pécresse, et du directeur régional de l’Europe du Sud de Meta, Laurent Solly.
Un réel besoin au sein des entreprises
Les apprenants étaient pour la plupart des jeunes à la recherche d’une formation qualifiante, mais il y avait aussi Patricia, la cinquantaine passée, qui était taxi avant de se lancer avec Simplon. Une reconversion professionnelle motivée par le désir de renouer avec “l’informatique, une passion de jeunesse” et d’aider les autres à prendre en main les outils numériques.
Léo et Alexandre, 19 ans, ont fait la piscine de l’école 42 après un Bac STI2D mais n’ont pas pris goût au développement informatique et se sont réorientés vers cette formation impliquant plus de contact humain. Quant à Rudy, 26 ans, il a commencé par s’autoformer au développement web front-end avant de se tourner vers ce cursus. Il est en apprentissage au sein de la SNCF, qui utilise la réalité virtuelle pour ses formations internes.
Les entreprises Antilogy et Massive Immersive, deux cabinets de conseil spécialisés dans les technologies immersives, étaient présentes sur place en soutien de leurs apprenants. Simplon indique qu’elles font partie de la quinzaine d’entreprises à s’être engagées à recruter un alternant à l’issue du programme.
“Cette école répond à un vrai besoin pour nous car nous éprouvons des difficultés à recruter des postes qualifiés sur ces sujets assez techniques,” assure Tristan Perez, CTO et cofondateur de Massive Immersive. Il n’a d’ailleurs pas tari d’éloges sur son apprenti, le second Alexandre de la promo, qui “déborde d’idées et de motivation”. Même son de cloche du côté d’Antilogy.
Les métiers du numérique, une filière en tension
Soufiane Rouass, chargé de projet chez Simplon et créateur de cette école du numérique à la Maison de l’emploi d’Aulnay en 2017, confie que les jeunes ne mesurent pas toujours les opportunités que ces métiers représentent. “On vend d’abord aux apprenants le métier de technicien d’assistance informatique, et on rajoute ensuite la couche ‘réalité virtuelle’. Nous avons beaucoup formé au développement web depuis 10 ans, et nous nous attaquons désormais aux métiers de demain, qu ‘il s’agit du métavers, des technologies d’intelligence artificielle, ou encore de la cybersécurité.”
Marie-Do Aeschlimann, vice-présidente de la Région en charge de l’emploi, de l’apprentissage et de la formation professionnelle, nous a rappelé que le numérique fait partie des 13 filières tension en Île-de-France, et qu’elle a dépenséa 500 millions d’euros pour la formation à ces métiers en 2023.
Valérie Pécresse, qui s’est essayée à la peinture en trois dimensions avec un casque Meta Quest Pro, a souligné que ces compétences en 3D immersive ont des améliorées dans la conception industrielle mais aussi le gaming, et qu’il est du devoir de la Région d’éviter que ces emplois partent au Canada ou en Irlande.
Meta veut “nourrir l’écosystème”
Questionné par L’Usine Digitale sur l’objectif annoncé en 2021 de créer 10 000 emplois liés au métavers en Europe sous cinq ans, Laurent Solly rappelle qu’il s’agit d’un projet au long cours : “nous avons commencé en Espagne, nous continuons en France, puis suivront d’autres initiatives, notamment à Munich.” Il insiste également sur la nécessité de “nourrir l’écosystème”, notamment par le biais de cette formation avec Simplon, mais aussi de la réouverture de l’incubateur de Meta à Station F en partenariat avec L’Oréal.
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