Le gouvernement a présenté son plan de sobriété énergétique le 6 octobre 2022. Il concerne différents secteurs de l’économie ainsi que l’administration publique et les ménages. L’objectif fixé par le gouvernement ? Une réduction de 10 % de la consommation d’énergie par rapport à la consommation de l’année 2019 d’ici fin 2023.
Le numérique n’a pas été oublié, d’autant plus que ce secteur compte pour 10 % de la consommation électrique française. Des entreprises de ce secteur ont donc signé un “Engagement sobriété” qui regroupe des moyens généraux concernant le fonctionnement interne à l’entreprise ainsi qu’un autre volet sur les produits et services fournis à d’autres acteurs.
3 à 4% des émissions de Gaz à effet de serre
“Le numérique représentait aujourd’hui 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2% de l’empreinte carbone au niveau national”, écrit le gouvernement citant une étude commandée auprès de l’Agence de la transition écologique (Ademe) et à l’Arcep sur l’évaluation de l’impact environnemental du numérique en France. Des facteurs importants sont identifiés par l’étude, comme les terminaux, qui représentent 79 % de l’empreinte carbone du numérique.
L’objectif du document est de lister l’ensemble des engagements que peuvent prendre les acteurs du numérique. Ensuite, à chaque signataire de se fixer un objectif de réduction de sa consommation et de détailler sa propre feuille de route. Le gouvernement appelle à réaliser des audits énergétiques pour mieux déterminer les segments friands d’énergie dans l’entreprise.
Le fonctionnement interne de l’entreprise
Sur le fonctionnement interne de l’entreprise, il est recommandé de plafonner le chauffage à 19 degrés et de le réduire lorsque les bureaux sont inoccupés. En été, l’usage de la climatisation doit être encadré (limitée à 26 degrés). De façon générale, il faut penser à éteindre les lumières, ordinateurs et écrans lorsque les bureaux sont inoccupés.
Cette charte appelle également à rationaliser le stockage des données, mettre au point des versions allégées des sites web et des applications mobiles, et à “privilégier des acteurs ayant souscrit au code de conduite européen de l’efficacité énergétique des data centers”. Enfin, est évoquée la possibilité de dispenser des formations aux collaborateurs sur l’empreinte environnementale du numérique, de les inciter à privilégier les conversations téléphoniques plutôt que les visioconférences, de réduire la luminosité des écrans, de recharger les appareils en dehors des photos de consommations , etc.
Les produits et services fournis par l’entreprise
La charte s’adresse tout particulièrement aux fournisseurs de solutions cloud puisque les datacenters représentent 1% de la consommation électrique mondiale, selon l’étude de l’Ademe et de l’Arcep. Il leur est demandé de couper les serveurs non utilisés, d’attribuer des disques durs de grande capacité, de retirer les composants non nécessaires, d’améliorer les systèmes technologiques de refroidissement des serveurs qui stockent les données, et de limiter le recours à la climatisation pour moduler la température.
Des requêtes sans grand intérêt étant donné l’importance de l’optimisation énergétique dans les centres de données, y compris en matière de coûts opérationnels. Les grands fournisseurs de cloud ont un niveau d’efficacité énergétique qui va bien au-delà de ce que le gouvernement semble imaginer.
Aux opérateurs télécoms, il est demandé d’éteindre les fréquences capacitaires lorsque le trafic le permet. Et aux plateformes de diffusion de contenuscomme les plateformes de streaming vidéo, il est demandé de “mettre à disposition des utilisateurs des fonctionnalités leur permettant de comprendre leurs habitudes de visionnage et de mieux contrôler la façon dont ils regardent les vidéos sur mobile.”
Et les start-up ?
Enfin, les start-up qui voudront postuler pour insérer les FT120 et Next40 devront s’engager d’ici fin 2023 à réaliser leur bilan carbone. De plus, le gouvernement a répertorié une centaine de jeunes pousses, dans un annuaire non exhaustif, qui propose des solutions en matière de transition énergétique aux professionnels et aux particuliers. Il est possible de demander à insérer cet annuaire.
Par exemple, côté agriculture sont répertoriées Javelot, GreenCityZen ou encore Telaqua. Les autres secteurs visés sont le bâtiment, l’industrie, le lieu de vie, la mesure des consommations énergétiques, la mobilité durable et le numérique.
Côté mobilité durable, le gouvernement annonce également un bonus pour le covoiturage, que ce soit pour les trajets longue ou courte distance. A partir de janvier 2023, tout nouvel utilisateur se verra attribuer un crédit dont le montant devrait éviter la centaine d’euros. Un nouveau coup de boost qui pourrait doper les services de covoiturage. Et ce d’autant plus que l’inflation affecte de nombreux ménages.