19,4 milliards d’euros. C’est le chiffre d’affaires réalisé par les éditeurs de logiciels français en 2021. Cela souligne la bonne santé du secteur puisque ce chiffre d’affaires est en croissance de 10,2% par rapport à 2020, selon les résultats du Top 250 des éditeurs de logiciels français.
Ce panorama du secteur a été publié pour la 12ème année par Numeum et EY le 17 novembre 2022. 294 entreprises du secteur qui ont répondu au sondage, qui ont été réalisées entre mai et septembre 2022. Pour cette édition, le classement général est effectué sur la base du chiffre d’affaires correspondant à l’activité d’édition de logiciels des 294 éditeurs. Seules les sociétés françaises déclarantes ne sont pas filiales d’un groupe étranger sur l’exercice concerné sont incluses.
La bonne croissance des petits éditeurs
L’étude note que la bonne dynamique est portée par l’ensemble des acteurs, contrairement à l’année précédente où le Top 3 (composé de Dassault Systèmes, Ubisoft et Criteo) contribuait fortement à la croissance du chiffre d’affaires. Hors les trois premiers éditeurs – qui restent les mêmes cette année – la croissance du chiffre d’affaires est de 15 % (contre 6 % en 2020). Autre donnée intéressante : le fait que les éditeurs de moins de 100 millions de chiffres d’affaires performent le plus avec une croissance à deux chiffres.
79% des entreprises sondées ont réalisé un bénéfice d’exploitation. Un point intéressant sur ce sujet, qui souligne l’évolution économique actuelle, est le fait que 61 % des start-up ont réalisé un bénéfice d’exploitation contre 49 % en 2020. L’époque des investissements massifs en R&D est révolue. Désormais, pour séduire les investisseurs, les jeunes pousses doivent prouver la viabilité de leur modèle économique et arrêter de dépenser à tout va.
49 % ont fait face aux cyberattaques
Ce secteur des éditeurs de logiciels est en croissance constante. La récurrence de l’activité des acteurs grâce au SaaS – qui représente 45% du chiffre d’affaires édition du panel – et la rentabilité de leur modèle les aide à traverser cette période incertaine. “Le climat économique incertain ainsi que la remontée des taux ne semble pas affecter significativement les performances du secteur à ce stade, malgré une baisse des valorisations”ajoute Jean-Christophe Pernet, associé EY en charge de l’étude.
Seules 22 % des entreprises sondées se disent affectées par la guerre en Ukraine en raison de la perte de client, des ressources en R&D et de la cybercriminalité. Mais ce sujet de la cybercriminalité est plus global puisque 49 % des sondés affirment avoir fait face à plusieurs tentatives d’intrusions dans leurs systèmes informatiques (contre 39% l’année précédente).
De bonnes attentes pour 2022
A noter que 89% des éditeurs de logiciels s’autofinancent ce qui souligne encore plus la bonne santé du secteur. 70 % des sondés déclarent avoir recours à l’endettement et 47 % ont recours au capital-investissement (soit quatre points de moins). Cette question du financement est essentielle, puisque les éditeurs investissent largement dans la R&D. 19 % du chiffre d’affaires généré est investi à cette fin.
Côté recrutement, 88 % des éditeurs ont réussi à augmenter leurs effectifs en 2022. Mais ils sont 89 % à toujours ressentir des difficultés de recrutement, notamment sur les profils de développeurs.
“Les indicateurs analysés dans le cadre de notre étude laissent encore entrevoir une belle performance du secteur sur l’année en cours 2022, avec en particulier des embauches et des ambitions de croissance externe en progression”, précise Jean-Christophe Pernet. Les acteurs du secteur ont des ambitions de croissance externes puisque 56 % d’entre eux envisagent de réaliser une acquisition, notamment à l’étranger.
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