L’Arcep a publié son enquête annuelle sur la qualité de service des opérateurs mobiles en France métropolitaine le 20 octobre 2022. L’occasion de mettre en lumière que les bénéfices de la 5G se font attendre pour les particuliers. Entre fin mai et fin août, l’Arcep a réalisé plus d’un million de mesures en 2G, 3G, 4G et 5G à l’intérieur et à l’extérieure de bâtiments ainsi que dans les transports. L’objectif : mesurer les débits selon les opérateurs, les différentes zones (dense, intermédiaire et rurale) et les usages.
L’intérêt de la 5G est limité
Que ce soit pour la navigation web (test d’affichage de pages web) ou le visionnage de vidéo, les opérateurs présentent tous de bons résultats en zone dense même si Orange devance légèrement Bouygues Telecom, Free Mobile et SFR. En zone rurale, Orange est également en tête suivi de Free Mobile, Bouygues Telecom et SFR.
Cependant, l’Arcep note qu’en “2G/3G/4G/5G, pour ces mêmes usages, l’expérience utilisateur apparaît similaire à celle obtenue en 2G/3G/4G.” L’intérêt de la 5G semble très limité pour les particuliers. Mais l’autorité ajoute qu’elle est toujours en cours de déploiement et que le bénéfice immédiat de la 5G “réside surtout dans la capacité supplémentaire qu’elle apporte là où les réseaux mobiles sont fortement sollicités voire saturés.” Et ce d’autant plus que la 5G qui est pour l’instant déployée, dite 5G “non stand-alone” (NSA), dépend fortement de la 4G. La 5G dite “stand-alone” (SA), qui a été à vocation indépendante du réseau 4G, sera déployée dans les années à venir.
Des forfaits 5G plus chers
Après des années de hausse régulière, plusieurs indicateurs 2G/3G/4G sont à la baisse entre 2021 et 2022 comme le taux de pages web affichés en moins de 10 secondes et le débit descendant moyen, que ce soit en zones denses, intermédiaires ou rurales – les débits descendants (téléchargement) correspondant à la vitesse à laquelle il est possible d’ouvrir une page web ou un fichier. En revanche, le taux de vidéos visionnées en qualité parfaite est légèrement à la en zones denses, stagne en zone intermédiaires et baisse légèrement en zones rurales.
L’Arcep explique cette baisse par le fait que les mesures 2021 ont été mises en place entre mai et juillet, soit au sortir d’une période de confinement (mouvements de population restreints et réseau mobile moins sollicités). Celles de 2022 ont été réalisées durant la période estivale (pics de fréquentations localisées des réseaux). En revanche, l’Arcep note une nette amélioration des débits descendants 3G/4G/5G en 2022 par rapport à 2021 : ils s’étendent en moyenne à 94Mbits (63 Mbits/s pour les débits 3G/4G) contre 82 Mbits/s (71 Mbits /s pour les débits 3G/4G).
Avec ces résultats assez mitigés, la 5G ne tient pas ses promesses. Un rapport de la Cour des comptes, rendu cet été, mis en avant que peu de clients s’étaient pour l’instant tourné vers des forfaits compatibles avec les réseaux 5G. Elle attirait l’attention sur une “diffusion commerciale limitée de la 5G et des usages encore modestes”, non seulement pour le grand public mais aussi pour les entreprises. Cela se comprend aux vues des bénéfices pour l’instant limité et des prix plus élevés des forfaits 5G.
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