À la veille de son événement annuel, EcoEx On Stage, OVHcloud a partagé lundi sa vision pour les années à venir. “La mission de l’entreprise n’a pas changé», un résumé de son fondateur, Octave Klaba. “Nous sommes aujourd’hui en train de travailler pour le futur”, at-il déclaré, se targuant d’un EBITDA (Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 39 % pour la dernière année fiscale, en dépit de la situation économique et géopolitique et un après son entrée en bourse.
OVHcloud ne compte pas en rester là et met sur son internationalisation. Après avoir connu de belles performances hors de France, notamment aux Etats-Unis où l’entreprise “gagne des centaines de nouveaux clients tous les jours”, OVHcloud prévoit d’ouvrir 15 nouveaux sites d’ici à 2024 en Inde, en Australie ou encore au Canada par exemple. L’entreprise vise par ailleurs un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2024.
Mais l’entreprise ne délaisse pas pour autant la France puisqu’une nouvelle “zone de disponibilité” devrait également voir le jour de l’année prochaine en Ile-de-France. L’Hexagone compte encore pour 49 % de son marché.
Développement du “cloud de confiance”
La recette du succès ? “OVHcloud se positionne comme un acteur du cloud ouvert, mais continue aussi de fournir des solutions innovantes à un prix compétitif», a déclaré Michel Paulin, le directeur général de l’entreprise qui a limité, graphiques à l’appui, la moindre augmentation de leurs tarifs par rapport aux hyperscalers (Amazon, Microsoft…).
Sans compter que “les entreprises et les États ont compris que les données sont aussi importantes que l’énergie ou l’agriculture», et que «la façon dont nous serons capables de devenir autonomes avec un rapport de force équilibré sera critique», selon lui. Michel Paulin est par ailleurs revenu sur le partenariat avorté avec Google pour un “cloud de confiance”, au motif que le géant de la technologie n’a pas su fournir les garanties nécessaires en anglais. OVHcloud souhaitait un partenariat “sans compromis” et “sans compromis”, au regard de ses exigences en matière de souveraineté des données.
Le leader européen du cloud compte bel et bien se positionner sur ce marché, alors que son offre est déjà qualifiée “SecNumCloud” auprès de l’Anssi et n’a pas besoin d’attendre 2024, a souligné Michel Paulin, en référence aux partenariats franco-américains qui voient le jour et qui s’adaptent pour l’instant, selon lui, du “commercialisation”.
“Nous sommes totalement immunisés aux lois extra-territoriales”, at-il insisté, en précisant qu’il n’avait pas non plus de “conflits d’intérêts“Avec d’autres clients, en tant qu’entreprise spécialisée, ce qui plait beaucoup sur le marché américain.
“Pionnier du cloud durable”
OVHcloud met également beaucoup sur ses engagements environnementaux et se revendique comme un « pionnier du cloud durable ». L’entreprise met en avant son son PUE – “Efficacité de l’utilisation de l’énergie», un indice d’efficacité énergétique – qui se situe entre 1,1 et 1,3 pour ses datacenters, contre 1,57 en moyenne, selon l’Uptime Institute. Michel Paulin a d’ailleurs précisé que son entreprise était techniquement prête à “s’effacer” si les tensions sur le réseau électrique l’exigeaient, bien que fustigeant cette alternative beaucoup plus polluante.
Avec plus de 400 000 serveurs refroidis avec de l’eau («eau froide”), OVHcloud se félicite également d’utiliser 0,26 l/kWh contre 1,8 l/kWh en moyenne, selon un rapport du département américain de l’Énergie. L’entreprise se vante par ailleurs du fait que 100 % de ses serveurs sont désassemblés, testés et réutilisés pour limiter son empreinte carbone sur toute la chaîne de valeur. Enfin, OVHcloud vise le “zéro émission nette” à l’horizon 2030.
Le futur des datacenters
L’innovation n’est pas en reste. L’entreprise veut se tenir prête pour la révolution prévue par l’informatique quantique et y travaille avec Atos. Octave Klaba a également annoncé que ses équipes travaillaient aux futurs datacenters »déconnectés” qui permet à certains clients, aux données les plus sensibles, de s’affranchir d’une connexion à Internet.
OVH veut désormais “pousser vers une troisième souveraineté”, après celles des données et des technologies, celle de la “souveraineté opérationnelle”.
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