Agricool est repris pour 50 000 euros. En redressement judiciaire depuis fin janvier, la start-up qui se positionne sur l’agriculture urbaine a été reprise par le Lyonnais Vif Systems suite à une décision du tribunal de commerce de Bobigny. Vif Systems était la seule entreprise à avoir déposé une offre de reprise, précise Les Echos.
Cette reprise est logique puisque Vif Systems se présente comme un créateur de fermes agricoles. Sur la cinquantaine de salariés, sept sont repris. Et les algorithmes de production des fraises mis au point par la start-up tombent dans le domaine public afin que les recherches d’Agricool dans ce domaine puissent être exploitées.
Un modèle économique naissant
La start-up a été fondée en 2015 avec l’ambition de proposer une solution facile pour cultiver des herbes aromatiques, et autres fruits et légumes, au plus proche des consommateurs urbains. Agricool s’est ainsi tourné vers les conteneurs, une structure relativement facile à trouver et surtout à déplacer et à implanter en zone urbaine ou péri-urbaine puisqu’ils ne prennent pas trop de place. Agricool recréé dans cet endroit les conditions climatiques idéales pour chaque plante cultivée (température, humidité, lumière…). Les plantes peuvent ainsi pousser toute l’année sans avoir à faire face aux aléas extérieurs.
La solution d’Agricool repose sur l’aéroponie et demande moins d’eau que l’agriculture conventionnelle. “Les plantes sont nourries par un système de brumisation contenant l’eau et les nutriments dont la plante a besoin, écrit la start-up. Nous installons également des LED pour recréer la lumière du soleil.” Les conteneurs étaient fabriqués en interne et gérés par la start-up. Fraises, laitue, coriandre, basilic, persil et ciboulette étaient proposés. Côté commercialisation, Agricool s’était rapprochée de magasins, comme Monoprix et Franprix, en Ile-de-France principalement, afin de commercialiser ses produits.
Un business model insuffisant. Agricool a donc voulu faire évaluer son modèle vers celui de la ferme urbaine, plus en vogue. Pour cela, Agricool souhaitait composer l’infrastructure avec une dizaine de conteneurs. Un changement survenu probablement trop tardivement pour la start-up qui a été placée en redressement judiciaire.
Sur l’année 2020, le chiffre d’affaires de la jeune pousse s’élève à 162000 euros pour une perte de 7,72 millions d’euros. Agricool a eu recours au chômage partiel et a souscrit trois prêts garantis par l’État. Sa dernière levée de fonds, de 25 millions d’euros, remonte à la fin de l’année 2018. En recherche d’argent frais que la start-up n’est pas parvenue à trouver, elle a finalement été placée en redressement judiciaire .
Les fermes urbaines visent à répondre à un besoin de rapprochement de la production des consommateurs et favoriser les circuits courts. Si plusieurs start-up commencent à se faire un nom dans ce domaine, aucune ne semble encore se distinguer et le modèle économique qui les entoure n’a pas encore fait ses preuves.