La filiale russe de Google a déposé le bilan ce mercredi 18 mai, d’après Reuters, qui a consulté le registre officiel des sociétés du pays. Dans les documents fournis, l’entreprise doit anticiper dès le 22 mars qu’elle serait rapidement en faillite et donc incapable de s’acquitter de ses obligations financières envers ses employés et fournisseurs.
Aucune raison spécifique n’est citée, et Google n’a pas répondu aux questions de l’agence de presse, mais il est clair que la décision est liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Suite au conflit, le gouvernement américain, tout comme la plupart des pays, a vivement incité ses entreprises à se désengager du pays.
L’exode des sociétés étrangères
En parallèle, le gouvernement russe a accentué sa volonté de contrôler l’information circulant dans le pays, provoquant des crispations alors qu’il avait déjà redoublé envers les plateformes étrangères depuis quelques années. Il avait notamment imposé une amende d’environ 7,2 milliards de roubles (105 millions d’euros) à Google en décembre 2021 pour ne pas avoir supprimé des contenus jugés illégaux sur YouTube. D’après la base de données de l’agence de presse russe Interfax, le chiffre d’affaire de la filiale s’est élevé à 134,3 milliards de roubles (1,98 milliards d’euros) en 2021.
Après le début de l’invasion, Moscou a menacé à plusieurs reprises d’interdire YouTube (comme il l’a fait pour Facebook), mais n’avait jusqu’ici pas manqué ses menaces à exécution. D’après Reuters, le gouvernement de Vladimir Poutine a même indiqué hier qu’il ne le pouvait pas car cela porterait préjudice aux utilisateurs russes. Quoi qu’il en soit, l’entreprise américaine quittera bientôt le territoire. Elle rejoint dans cet exode de nombreuses autres sociétés, petites et grandes, comme le groupe français Renault, qui a annoncé son départ hier.
Julien Bergounhoux