Business & Décisions) et Navi Radjou.
Navi Radjou, consultant et chercheur en innovation frugale
« L’innovation frugale se résume en 6 grands principes qu’il est possible d’appliquer directement à l’informatique.
Le premier, c’est l’engagement auprès des clients internes et finaux afin d’identifier les vrais besoins. La DSI ne doit pas innover dans son tour d’ivoire pour voir ses projets finalement rejetés par les utilisateurs.
Le deuxième principe de l’innovation frugale, c’est optimiser les ressources existantes, réutiliser au maximum les ressources existantes, mutualiser les ressources.
Le troisième principe est de chercher à créer des solutions plus durables. La cogénération et l’utilisation de la chaleur produite par les datacenters pour chauffer des logements, par exemple.
Le quatrième principe est de privilégier l’innovation ouverte et l’hypercollaboration : il s’agit de chercher de nouveaux modèles d’affaires en s’appuyant sur des startups ou des partenaires. Le cinquième point consiste à façonner le comportement client pour l’inciter à consommer moins.
Le DSI doit promouvoir des comportements plus vertueux auprès des collaborateurs afin de limiter l’impact environnemental de l’entreprise. Le sixième point consiste à aller plus loin et entrer dans un mode de cocréation avec les utilisateurs et les clients.
Le rôle du DSI de demain sera celui de facilitateur plus que d’être développeur de solutions. L’essor des plateformes Low Code/No code illustre ce mouvement : les utilisateurs métiers développent eux-mêmes les applications de haut niveau, la DSI se charge des projets plus techniques et structurants. »
Mick Levy, Directeur de l’innovation business chez Business & Decision (Groupe Orange)
« L’empreinte environnementale de l’informatique est un thème qui préoccupe beaucoup nos clients. L’IA est une partie du problème mais aussi de la solution. Orange a ainsi pu réduire de 15% la consommation de ses antennes en s’appuyant sur les analyses réalisées par des algorithmes.
L’IA est un problème car le Deep Learning mobilise beaucoup de ressources machines et n’apporte pas nécessairement des performances très supérieures à d’autres algorithmes beaucoup moins énergivores. »
Maureen Delaloi, Data & Innovation manager au sein de Rhapsodies Conseil et membre du groupe Lean ICT au sein de The Shift Project
« La première étape dans la mise en place d’une démarche Lean est de bien poser les usages et la valeur métier : définir l’objectif métier, la valeur que l’entreprise va produire avec son projet et à quel besoin client il va répondre .
Il faut appliquer cette philosophie sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la Data, depuis la collecte de la donnée, le stockage, les traitements qui lui sont appliqués, jusqu’à son utilisation pour servir le besoin métier. »
Lire aussi IT frugale : et si vous dépensiez mieux ?