L’histoire commence à Troyes (Aube) en 2018 avec un hackathon auquel participe Bérengère Henrion et Marie-Odile Mckeeney, toutes deux étudiantes au Technopôle de l’Aube. Sur l’événement, elles rencontrent la présidente de l’association Hémiparésie. “Son fils Léandre a fait un AVC infantile et elle vit au quotidien l’enjeu de la rééducation d’un adolescent”se souvient Bérengère Henrion.
L’idée d’intégrer la réalité virtuelle afin de rendre sa thérapie plus ludique est née alors dans l’esprit des deux jeunes femmes. Et cette idée séduite puisqu’en mars 2019, elle décroche le prix coup de cœur du jury dans la catégorie Prix étudiants de la fondation Sopra Steria Institut de France. “Nous avons constaté qu’il y avait un alors après nos études, on s’est livré à temps plein.” En 2021, la start-up H’ability voit le jour. Les deux fondatrices travaillent avec des ergothérapeutes, des kinésithérapeutes ou encore des médecins spécialisés dans la médecine physique et de réadaptation pour améliorer leur dispositif.
Simple et souple
La jeune pousse a développé des jeux de réalité motrice virtuelle conçus pour la rééducation motrice mais aussi cognitive. “La réalité virtuelle plonge le patient dans des situations du quotidien pour réaliser des exercices. Nous récréons un univers de rue, de supermarché ou autre, pour évaluer son autonomie.”
H’ability s’adresse en particulier aux patients pertinents de la neurologie après un AVC ou un traumatisme crânien, de l’orthopédie ou encore de la traumatologie. La start-up s’appuie sur les dernières technologies disponibles à commencer par des casques autonomes et portables. “Sans ordinateur câblé, l’expérience du patient est plus souple.”
Grâce au “hand tracking”, ce dernier visualise des mains virtuelles, permettant de reproduire en temps réel les mouvements qu’il exécute. La simplicité d’utilisation vantée par les deux cofondatrices permet d’individualiser les exercices. “Le professionnel de santé doit consacrer son temps à la thérapie et non à la mise en place de l’outil. Il détermine facilement les paramètres à chaque séance pour les faire évaluer et gagner en complexité dans les exercices.”
Poursuivre l’évolution
Destinée aux structures médicales et plateaux techniques, la solution “prend peu de place dans des cabinets qui en manquent souvent.” Désormais Bérengère Henrion et son associée souhaitent étendre leur outil au domicile des patients. “Les professionnels de santé pourraient interagir à distance pour faire de la télérééducation.”
Pour définir le cahier des charges des exercices, H’ability a noué un partenariat avec plusieurs établissements, du CHU d’Angers au centre de rééducation et de réadaptation Pasteur de Troyes. La start-up devrait encore faire évaluer sa solution pour que la plateforme web propose non seulement la liste des patients mais aussi leur historique et les différents aspects de leur profil médical.
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