Google annonce dans un billet de blog publié ce 11 mai avoir signé des accords avec plus de “300 publications d’informations nationales, locales et spécialisées en Allemagne, en Hongrie, en France, en Autriche, aux Pays-Bas et en Irlande“. Ils permettent aux médias concernés d’être rémunérés pour la reprise de leurs articles par Google.
Google refusait de négocier
C’est la loi du 24 juillet 2019, décrétée d’une directive européenne, qui impose aux agrégateurs d’informations – tel que Google – de rémunérer les médias pour la reprise de leurs articles en ligne en signant des accords. Ce “droit voisin” au droit d’auteur a fait couler beaucoup d’encre car, dans un premier temps, la firme de Mountain View a refusé de s’y conformer et a décidé de modifier l’affichage des actualités sur son moteur de recherche en bafouant l’esprit du texte. “Rémunérer les éditeurs de presse rentrerait en contradiction avec la philosophie du moteur de recherche», avait déclaré à cette époque Benoit Tabaka, directeur des relations institutionnelles au sein de Google France.
Deuxième parade de Google : refuser de signer des accords individuels et proposer son propre programme “New Showcase” qui permet aux éditeurs de presse de choisir les articles qu’ils souhaitent mettre en avant en y ajoutant, au choix, des articles connexes, des images… pour augmenter la visibilité de leurs contenus. Face à ce comportement, l’Autorité de la concurrence est montée au créneau et a accordé une amende record de 500 millions d’euros à Google lui enjoignant de consentir de “bonne foi” avec les médias.
Un nouvel outil pour les petits éditeurs
Finalement, certains groupements professionnels français ont réussi à s’accorder. Début mars, l’Alliance de la Presse d’Information Généraliste (APIG), qui regroupe 300 titres de presse, a signé un accord avec Google. Désormais, l’entreprise veut accélérer et annoncer le lancement d’un nouvel outil. Baptisé Extended News Preview (ENP). il doit permettre de proposer ces offres “à des milliers d’éditeurs de presse supplémentaires”, en commençant par l’Allemagne et la Hongrie, en particulier les plus petits éditeurs. En pratique, il doit permettre d’automatiser et de faciliter la création d’offres de rémunération des contenus.
Google ne donne que très peu d’informations sur le fonctionnement concret de ce nouvel outil. Est-ce que les éditeurs pourraient toujours bénéficier d’une rémunération ou celle-ci serait-t-elle fixer préalablement à la souscription du service ? Fortement dépendants de Google pour leur visibilité et donc leurs revenus, les médias ne sont pas dans une position confortable pour obtenir les meilleures conditions.