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Essilor condamné à 81 millions d’euros d’amende pour avoir refusé de vendre ses verres en ligne

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Essilor condamné à 81 millions d'euros d'amende pour avoir refusé de vendre ses verres en ligne

Sept ans après s’être saisi du sujet, l’Autorité de la concurrence a condamné Essilor pour avoir “mis en œuvre des pratiques commerciales discriminatoires visant à entraver le développement en France de la vente en ligne de verres correcteurs”. La sanction pour Essilor International s’élève à 81 067 400 euros, dont 15,4 millions d’euros d’amende infligée à sa maison mère depuis 2018 EssilorLuxottica, condamnée solidairement.

Abus de position dominante

L’Autorité de la concurrence reproche à Essilor d’avoir refusé de vendre ses verres aux opticiens en ligne, pendentif 11 ans et 7 moisdu 29 avril 2009 au 23 décembre 2020 -, alors que le fabricant de verres optiques était dominant sur le marché français de la distribution en gros.

Concrètement, Essilor a imposé aux sites de vente en ligne (dont Sensee, le site fondé par l’entrepreneur Marc Simoncini, Happyview et DirectOptic) des restrictions en matière de livraison de verres Varilux et Essilor, de communication sur l’origine des verres, et de garanties (la garantie adaptation ne fonctionnait pas en cas de prise de mesures à distance, ce qui obligeait le site à prendre en charge intégralement le remplacement des verres s’ils ne convenaient pas).

L’Autorité de la concurrence a manifesté que ces restrictions n’étaient pas justifiées par les différences en termes de fiabilité des prises de mesures chez les opérateurs en ligne, comme l’affirmait Essilor, et qu’elles répondaient davantage à un comportement protectionniste favorisant les opticiens propriétaires des boutiques physiques, principaux clients d’Essilor. Elle ajoute à ses arguments qu’Essilor accepte sur la même période de livraison des verres aux sites de vente en ligne à l’étranger, et le fait lui-même sur ses propres sites (VisionDirect, MyOptique…).

Des conséquences sur les prix

En pratique, ces comportements anti-concurrentiels ont empêché le secteur de se développer et les prix de baisser, alors qu’ils étaient supérieurs à ceux observés dans les pays voisins, et que les pouvoirs publics souhaitaient encourager ce mode de commercialisation afin de faire baisser les prix (et donc les remboursements de l’Assurance Maladie).

Selon Les Échos, Essilor Luxottica va faire appel de sa condamnation. En 2021, l’Autorité de la concurrence avait déjà dû à Luxottica (distributeur des montures Ray-Ban) 125 millions d’euros d’amende en France pour pratiques anticoncurrentielles, empêcher les opticiens de fixer librement leurs prix et de vendre des montures sur l’Internet.

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