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Écoconception des services numériques : quels référentiels ?

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L’Afnor publie un guide garanti à l’écoconception des services numériques. Sur quelles normes et référentiels s’appuie-t-il ?
Un SMS plutôt qu’une notification ? Un algo plutôt qu’une IA ? Un écran simple sur un capteur plutôt qu’un capteur ET une application mobile ? Autant de pistes de réflexion que l’Afnor donne dans un guide récemment publié. Le sujet : l’écoconception des services numériques.

Une trentaine d’organisations ont reçu à l’élaboration de ce guide, entre juin 2021 et mars 2022. Il en résulte 31 fiches de bonnes pratiques. Elles répondent aux six étapes du cycle de vie des dits services, de l’expression des besoins au décommissionnement.

L’Afnor a segmenté son guide en conséquence, mais nombre de ses recommandations sont transversales. Avec, au bout, une logique : trouver l’équilibre entre sobriété et acceptabilité. Les tests utilisateurs s’affichent comme un pilier de cette quête. Comme, plus généralement, les processus de développement agile.

Écoconception : les normes et les référentiels

En support de ces démarches, il y a des référentiels et des méthodologies. L’Afnor en donne une liste exhaustive. Parmi les éléments les plus utilisés « sur le terrain », elle cite, au niveau européen :

– Sur le management environnemental et l’écoconception, la norme NF X30-264 et le guide de bonnes pratiques du JRC (Centre commun de recherche, service scientifique interne de la Commission européenne)

– Concernant les infrastructures télécoms, la norme ETSI ES 205 200 et les des lignes directrices du CCR

– Pour les centres de données, les versions 1.1.1 et 2.1.1 de l’ETSI GS OEU ; ainsi que l’ETSI EN 303 470 (mesure de l’efficacité énergétique des serveurs) et, à nouveau l’ETSI ES 205 200

Au niveau international, l’Afnor mentionne notamment :

– Les ISO/TR 14062:2002 (management environnemental), ISO/IEC 62430:2019 (écoconception) et ISO/IEC 25000:2014 (ingénierie des systèmes et du logiciel)

– L’ISO 14040:2006 (analyse du cycle de vie) et six normes UIT L.1400 à 1450) touchant entre autres à l’évaluation de l’impact des TIC dans les villes et du secteur des technologies en lui-même

– L’IEC 62075:2012 (conception des équipements d’information et de communication)

– Les ISO/IEC 19395:2015 (suivi des centres de données) et ISO/IEC 30134-1 et 2 (indicateurs clés de performance des centres de données)

Sur le volet des référentiels privés, l’Afnor recense, au niveau français, les RCP (référentiels par catégories de produits) de l’ADEME. Deux sont pour le moment en place, sur les services numériques et la fourniture d’accès internet.

Toujours au niveau français, l’Afnor mentionne quelques répertoires de bonnes pratiques. Parmi eux, ceux de Greenconcept (2020), de GreenIT.fr (2019) et de Designers Éthiques (2021). Ainsi que la liste de contrôle qualité web d’Opquast (2020) et le guide PwC sur l’écoconception des interfaces.

Définir un « budget environnemental »

Sur la première étape du cycle de vie (définition des besoins), l’Afnor souligne l’importance de tenir compte des impacts liés aux exigences non fonctionnelles. Par exemple, la sécurité, la journalisation et l’évolution de la topologie. Elle recommande de fixer un « budget environnemental », avec des indicateurs de type de poids maximal de page ou de temps maximal de chargement. Et rappelle la disponibilité de nombreux outils gratuits qui peuvent suffire à analyser « un site sans complexité particulière ».

Sur la partie conception, l’Afnor insiste sur la documentation des démarches. Ainsi que sur la politique d’archivage, d’expiration et de suppression des données. Tout en appelant à planifier la fin de vie, totale ou partielle, des composants matériels, logiciels et données.

Sur la partie réalisation, l’accent est mis sur la réduction des volumes de données et l’optimisation des traitements (adaptation du niveau de puissance, utilisation des caches, mutualisation du matériel et du logiciel…). Sur le reste du cycle de vie, le guide invite notamment au maintien à jour des compétences écoconception, à l’intégration de clauses aux cahiers des charges fournisseurs et à l’attribution de « scores de pertinence » aux composants des services.

Photo d’illustration © monsitj – Adobe Stock