Delta Air Lines mise sur les taxis volants de Joby Aviation. La compagnie aérienne a annoncé le 11 octobre 2022 réaliser un premier investissement de 60 millions de dollars dans la start-up. Investissement qui pourra atteindre jusqu’à 200 millions de dollars si différentes étapes de leur partenariat sont franchies en vue d’atteindre un service de taxi volant, puisque cet apport financier est réalisé dans le cadre d’un partenariat commercial et opérationnel pluriannuel et multi-marchés .
Un taxi volant pour cinq
Joby Aviation développe un aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL). La start-up promet un appareil rapide, sûr, silencieux et durable pouvant accueillir jusqu’à cinq personnes. Il dispose d’une autonomie de 241 kilomètres et peut s’élancer à une vitesse de pointe de 321 km/h. L’aéronef de Joby a déjà réalisé plus de 1000 vols de test démontrant son autonomie, sa vitesse, et son profil peu bruyant.
La start-up a décroché auprès de la Federal Aviation Administration (FAA) une certification G-1 (Stage 4) Certification Basis ainsi qu’une certification Part 135 qui correspond à l’autorisation de réussir un service commercial. Toutefois, deux autres autorisations doivent être obtenues auprès de la FAA pour réellement opérer de la sorte. Il est également nécessaire d’obtenir un certificat Type (Type Certificate) et un certificat de Production (Production Certificate).
New York et Los Angeles
Le partenariat avec Delta vise à proposer aux clients de la compagnie aérienne un service de transport aérien entre l’aéroport et un lieu proche de leur domicile. Le lancement initial se fera à New York City et Los Angeles, deux villes où Delta est bien déployée et investit amplement. Les partenaires espèrent qu’ils parviendront à proposer le premier service commercial de taxi volant au monde, mais ils ne détaillent pas leur planning prévisionnel. Jusqu’à présent, Joby a déclaré vouloir réaliser un premier déploiement commercial en 2024.
Joby opère le service mais Delta fournit l’infrastructure au niveau des aéroports. Joby a expliqué à TechCrunch que pour les “vertiports” en ville, les partenaires vont d’abord utiliser l’infrastructure existante : il existe trois héliports à NYC et plus encore à Los Angeles. Concrètement, le but est que les clients Delta réservent un trajet à bord de ces taxis volants lorsqu’ils achètent leur billet d’avion depuis ou vers New York City et Los Angeles.
Il est même possible qu’un trajet en VTC Uber soit proposé pour rejoindre ou quitter le vertiport, puisque Joby est également proche d’Uber, dont il a racheté la filiale Uber Elevate. Les partenaires parlent d’une expérience premium avec une réservation très simple, un transit simplifié et une économie de temps.
Les compagnies aériennes contrôlent les taxis volants
Aucun prix concernant ce nouveau service n’est évoqué. Les partenaires ne précisent pas non plus comment ils entendent partager les revenus. Cet accord est un partenariat exclusif aux États-Unis et au Royaume-Uni pour les cinq ans suivant le lancement commercial. L’accord prévoit qu’il est possible d’étendre cette période.
Les compagnies aériennes s’intéressent de plus en plus à ces nouveaux acteurs qui pourraient venir bousculer le marché de l’aérien. United Airlines et Stellantis fourniront Archer Aviation. Vertical Aerospace est soutenu par American Airlines, qui a précommandé 250 aéronefs, ainsi que Honeywell International. La compagnie aérienne Azul est en discussion avec Lilium, Airbus réfléchit aux usages des taxis volants avec ITA Airways.