Matt Garman, SVP ventes et marketing d’AWS, a énoncé dans un post daté du 22 juillet des « changements cosmétiques » apportés par Microsoft à ses politiques de licences logicielles pour apaiser l’écosystème et les régulateurs. Selon Matt Garman « la récente rhétorique de MSFT en matière de licences » est « un aveu troublant des mêmes tactiques anticoncurrentielles que de nombreuses entreprises déplorent depuis des années, mais qui sont restées lettre morte jusqu’à ce qu’elles soient soumises à la Commission européenne. »
Le dirigeant d’AWS fait référence aux concessions améliorées par Microsoft en mai 2022 à la suite d’une plainte déposée par des fournisseurs européens de services cloud, dont OVHcloud et Nextcloud. Ces derniers reprochaient notamment à Microsoft d’accorder des licences plus déboursées d’Office 365, lorsque la suite n’est pas utilisée sur son cloud Azure.
Microsoft répond « best of suite »
Pour Matt Garman : « la réponse de MSFT n’est pas de faire ce qui est juste pour les clients et de corriger sa politique afin que tous les clients puissent utiliser les logiciels de MSFT sur [l’infrastructure du] fournisseur cloud de leur choix. Mais plutôt, sous prétexte de répondre aux besoins technologiques européens, MSFT propose de sélectionner des fournisseurs cloud avec lesquels elle est moins concernée sur le plan de la concurrence et de permettre aux logiciels MSFT de fonctionner uniquement sur [le cloud] de ces fournisseurs. »
« Ce n’est pas agir équitablement dans l’octroi de licences et ce n’est pas ce que les clients veulent. Nous continuons d’entendre des clients du monde entier dire que les pratiques discriminatoires de MSFT en matière de licences leur coûtent des millions de dollars et la liberté de travailler avec qui ils le souhaitent », a insisté le vice-président senior d’AWS.
De leur côté, plusieurs dirigeants de Microsoft ont soutenu l’approche « best of suite » de la multinationale lors de sa conférence partenaires Inspire 2022, un relevé CRN. Certes, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, n’a pas mentionné directement AWS à cette occasion. Cependant, il a semblé justifier l’utilisation conjointe de produits Microsoft pour des économies de coûts.
« Pour l’ensemble de nos offres, nous proposons le meilleur rapport qualité-prix à chaque étape de la migration vers le cloud », at-il déclaré. « Pour ne citer que deux exemples, il est jusqu’à 80 % moins rémunéré d’exécuter des VM (machines virtuelles) Windows Server sur Azure et des VM SQL Server sur Azure que [dans le cloud] de notre concurrent principal. »
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