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Clearview AI condamnée à une amende de 8,85 millions d’euros au Royaume-Uni

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Après la condamnation de l’Italie, autour du Royaume-Uni de sanctionner Clearview AI. La start-up américaine, qui se présente comme un fournisseur de technologie de reconnaissance faciale pour les forces de l’ordre, est condamnée à une amende de 7,5 millions de livres sterling (soit 8,85 millions d’euros). Une amende prononcée le 23 mai 2022 qui s’accompagne d’une obligation de suppression des données concernant les britanniques.

Suppression des données

Cette amende est finalement moins élevée que le montant supposé. En novembre dernier, l’Information Commissioner’s Office (ICO), l’équivalent de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) au Royaume-Uni, souhaitait infliger une amende de plus de 17 millions de livres sterling (environ 19, 9 millions d’euros) au spécialiste de la reconnaissance faciale. Au-delà de l’amendement, l’ICO demande à Clearview AI de supprimer les données concernant les résidents britanniques de ses systèmes et d’arrêter de collecter et d’utiliser des données personnelles des résidents britanniques qui sont disponibles sur Internet.

Cette décision fait suite à une enquête conjointe menée avec l’Office of the Australian Information Commissioner (OAIC) ​​qui se concentre sur l’utilisation des images des personnes, la collecte de données en accès libre sur Internet (dit scraping) et l’utilisation des données biométriques pour la reconnaissance faciale. “Travailler avec des collègues ailleurs dans le monde nous a aidé à prendre cette décision et protéger les personnes de cette activité aussi intrusive, a expliqué John Edwards, commissaire à l’information au Royaume-Uni. Cette coopération internationale est essentielle pour protéger les droits relatifs à la vie privée en 2022.”

Plus de 20 milliards de visages

Clearview AI a collecté plus de 20 milliards de visages ainsi que des données disponibles sur Internet et divers réseaux sociaux. À aucun moment, les personnes ne sont informées de cette collecte de données personnelles qui sont ensuite utilisées pour alimenter son outil de reconnaissance faciale qui est commercialisé sous la forme d’un service. La start-up américaine commercialise notamment sa technologie auprès des forces de l’ordre qui peuvent télécharger l’image d’une personne dans l’application afin de voir s’il y a une correspondance avec la base de données. Une liste de photos correspondantes est présentée ainsi que des liens vers les sites où elles ont été trouvées.

Si Clearview AI ne propose plus ses services au Royaume-Uni, l’entreprise a des clients dans d’autres pays et utilise les données personnelles des résidents britanniques. La start-up américaine a échoué à utiliser les informations des résidents au Royaume-Uni d’une façon juste et transparente étant donné que les individus n’ont pas été informés de cet usage et ne peuvent pas raisonnablement s’attendre à ce que leurs les données des personnes sont utilisées de cette façon, écrit l’ICO. Et la collecte de ces données ne repose sur aucune base légale.

L’ICO condamné Clearview AI pour avoir utilisé des images de résidents britanniques. La base de données de Clearview AI doit contenir “un nombre substantiel” d’informations sur des résidents britanniques en raison de l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux fait dans le pays, commente l’ICO. Le gendarme britannique ajoute que la start-up n’a pas mis en place de mécanisme pour limiter la conservation des données.

Clearview AI sous le feu des critiques

Ce n’est pas la première condamnation de Clearview AI qui est fortement critiquée depuis quelques années. Après une enquête de Buzzfeed News listant les sociétés privées clientes de Clearview AI, la start-up a annoncé arrêter la commercialisation de sa solution auprès des sociétés privées et se regroupant sur les forces de l’ordre.

De plus, récemment, la Cnil italienne a accordé une amende de 20 millions d’euros à Clearview AI pour avoir illégalement collecté et traité les données personnelles des Italiens sans base légale, comme le RGPD l’oblige. La Cnil française a mis en demeure la start-up en décembre dernier de cesser la collecte et l’usage de photos et de vidéos publiques aspirées sur Internet pour alimenter sa technologie. Le gendarme suédois a condamné la police pour l’usage de cette technologie.

Mais les nombreuses enquêtes dont elle fait l’objet ne semblent pas l’inquiéter. Elle a levé 30 millions de dollars l’année dernière et souhaite élargir sa base de données et proposer de nouveaux cas d’usages.