Pour le moment, pas d’accord signé. Et des tensions qui commencent à se manifester « sur le terrain ». Plusieurs opérations de débrayage/déconnexion ont lieu ces dernières semaines. À la baguette, une intersyndicale réunissant CFDT, CGT, FO, Lien-UNSA, Solidaires et Usapie.
On est devant le 147 quai Roosevelt pour obtenir une augmentation générale de 2 500 euros pic.twitter.com/5DYdW02Yr2
— CGT Capgemini (@CGT_Capgemini) 12 mai 2022
La CFTC n’est pas de cette intersyndicale. Tout comme la CFE-CGC. Cette dernière se déclare « d’accord sur le fond du sujet », mais affirme ne pas avoir rejoint la boucle en raison de « pratiques qui ne respectent pas le pluralisme ». Elle regrette plus précisément de ne pas avoir été conviée lorsque les syndicats se sont réunis pour la première fois le 6 avril.
Les résultats annuels de Capgemini – 240 M€ de bénéfice pour la France, notamment – ont donné du grain à moudre à l’intersyndicale. Ceux du 1euh trimestre 2022 aussi.
Capgemini a enregistré une croissance record de 17,7% tcc, son quatrième trimestre consécutif avec une croissance à deux chiffres, un excellent début d’année. Elle démontre clairement l’évolution du profil de croissance du Groupe et notre capacité à gagner des parts de marché. https://t.co/dbJLLdgF1J pic.twitter.com/WTS2XQO3gr
– Aiman Ezzat (@aiman_ezzat) 28 avril 2022
Salaires.. et indemnités kilométriques
Une revendication unitaire l’intersyndicale : une augmentation générale de 2500 €. Mais en son sein même, il y a des divergences. La CFDT, par exemple, a formulé les désidératas suivantes :
– Une revalorisation de salaire collectif de 3000 euros brut par an pour les salariés dont le salaire est inférieur ou égal à 41 136 euros
– 2250 € pour ceux dont le salaire est compris entre 41 137 et 61 704 euros
– 1750 € pour ceux dont le salaire est compris entre 61 705 et 82 272 euros
Du côté de la CFE-CGC, sur demande une revalorisation de 1000 € jusqu’à 43 004 euros de salaire. Et de 600 € au-delà jusqu’à 61 704 euros. On exige par ailleurs une réévaluation des indemnités kilométriques, à raison de 10 centimes/km.
Un 19 mai sous tension chez Capgemini ?
En avril, la direction a accepté le principe d’une revalorisation des indemnités kilométriques… pour les salariés qui parcourent plus de 5000 km/an. Elle a aussi consenti 100 € de plus sur son programme de rattrapages salariaux. Désormais, il est question, pour ceux qui n’ont pas eu d’augmentation depuis deux ans, d’une rallonge de 800 € brut sur les salaires inférieurs à 43 004 euros. Et de 450 € pour les salaires entre 43 005 et 51 096 euros.
L’intersyndicale considère que ces rattrapages n’engloberont qu’un salarié sur six. Quant aux augmentations individuelles, elle estime que plus de 6 salariés sur 10 en seront exclus. C’est là que la CFTC s’inscrit en faux. Dans les grandes lignes, son raisonnement est le suivant :
– 63,1 % augmentés à titre individuel
– Avec le chiffre d’affaires élevé, on peut considérer que 20 % des salariés ne sont pas éligibles à une augmentation
– Restent donc un peu moins de 20 % des salariés éligibles mais non augmentés
L’intersyndicale appelée à une grève le 19 mai, jour de l’AG des actionnaires.
Illustration principale © XAVIER POPY/REA