Un après avoir fait du bitcoin une monnaie à cours légal, le bilan n’est pas reluisant pour le Salvador. Outre le fait que le pays enregistre une moins-value latente de 60 millions de dollars dans l’histoire en raison de la chute du cours de la cryptomonnaie, un sondage de l’Université jésuite d’Amérique centrale (UCA) publié le 18 octobre et relayé par l’AFP montre que 77% des Salvadoriens ont estimé que l’adoption du bitcoin est un échec, et que le président Nayib Bukele “ne devrait pas continuer à dépenser l’argent public pour acheter du bitcoin”.
Le bitcoin utilisé par un habitant sur quatre
75,6% des quelque 1300 personnes interrogées affirment n’avoir jamais utilisé la cryptomonnaie cette année. De plus, alors que l’un des objectifs du président était d’économiser sur les commissions prélevées sur les transferts d’argent effectués depuis l’étranger par les quelque 3 millions d’émigrés, qui représentent plus de 20 % du PIB du pays , des chiffres de la Banque centrale salvadorienne démontrent que 1,6 % des envois d’argent sont passés par le portefeuille de cryptomonnaie et ont donc procuré cet avantage.
En avril, un rapport du Bureau américain de la recherche économique, relayé par CNBC, établissait que seulement 20 % des personnes qui avaient autorisé le portefeuille numérique national, baptisé Chivo, ont continué à l’utiliser après avoir dépensé les 30 dollars de prime de bienvenue.
Du côté des entreprises et des commerces, si les grandes enseignes acceptent bien le paiement en bitcoin, c’est loin d’être le cas de l’intégralité du tissu économique. Selon un autre sondage de la Chambre de commerce du Salvador, six mois après l’adoption du bitcoin comme monnaie légale, 86 % des entreprises n’avaient réalisé aucune vente en bitcoin.
Comme on pouvait s’y attendre, le bitcoin n’a pas résolu les problèmes économiques du pays, qui avec un ratio de dette publique de 87% de son PIB est au bord du défaut de paiement.
Sélectionné pour vous