18 % des emplois de la technologie et du numérique en Europe sont occupés par des femmes. Un déséquilibre largement pris en compte par Netexplo et son réseau de professeurs d’université et de chercheurs partout dans le monde. “Nous constatons que le digital est vecteur de progrès mais qu’il n’y a pas assez de femmes intégrées. Le monde et les algorithmes qui vont donner forme à la société de demain ne peuvent pas tous être le fait de l’homme blanc mais doit être le fruit d’une diversité de genre et d’origine”, insiste Flore Segalen, directrice des opérations de Netexplo.
L’observatoire intervient auprès des grandes entreprises, du CAC 40 notamment, lorsqu’elles ont besoin d’être éclairées sur une thématique. “Nos clients veulent recruter des femmes car ils savent que la mixité reste un facteur de performance, mais cette partie de la population a du mal rejoindre des équipes masculines, craignant le manque d’inclusion. C’est un cercle vicieux car si elles n’y vont pas, il n’y aura toujours pas de femmes…”
rendre les femmes plus visibles
Les acteurs économiques du numérique et de la technologie affichent cette volonté de changer l’image de leurs métiers et doivent mettre en place une dynamique en ce sens pour attirer les femmes. “Les entreprises doivent élargir leur champ de vision pour se tourner vers d’autres formations et d’autres filières plus féminines en complétant par une formation interne.” A côté d’initiatives qui se font jour, Netexplo a suggéré d’apporter sa pierre à l’édifice de la féminisation du monde numérique.
L’observatoire a mis en ligne une plateforme, “We are the future in tech”, qui met à l’honneur 100 modèles féminins aux profils, parcours et âges différents mais qui évoluent toutes, de près ou de loin, dans l’univers de la technologie et du numérique. Parmi les 27 nationalités représentées, le site donne la parole à 30 françaises.
jouer à l’exemplarité
“Les portraits se veulent inspirants et expliquent ce que la tech leur a apporté comme la liberté, la créativité. Parfois confrontées au syndrome de l’imposteur dans un monde qui leur rappelle implicitement qu’elles ne sont pas à leur place dans ce milieu, elles ont fait leur trou.”
Le site a été lancé le 12 avril dernier, à l’occasion d’un évènement organisé à l’UNESCO, partenaire de la démarche. “Nous avons voulu remplir cette communauté de femmes qui ont un pouvoir et de l’impact pour recruter, former et faire savoir. Les grandes entreprises jouent souvent un rôle d’exemple, elles ont la capacité à faire justifiées les mentalités.” Parmi les participantes de la soirée ont été représentées Sorah Jaber, CEO de Wonderland, ou encore Amélie Ebongué, autrice de Génération TikTok.