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Futura Gaïa lève 11 millions d’euros pour commercialiser son système d’agriculture verticale

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Futura Gaïa lève 11 millions d'euros pour commercialiser son système d'agriculture verticale
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La start-up Futura Gaïa, fondée en 2019 et basée dans le Gard, a conçu un système de production verticale automatisé basé sur la géoponie rotative. Cette méthode de production au design étonnant permet de récolter toute l’année sans être soumise aux changements et incidents climatiques. Elle annonce ce 10 février une levée de fonds de 11 millions d’euros pour renforcer ses capacités en R&D, ouvrir une seconde ferme à l’échelle industrielle, et surtout lancer la phase de commercialisation de sa solution.

Le tour de table comprend des investisseurs historiques tels que Sofilaro et la Région Sud, qui sont notamment associés à la Banque des Territoires ou encore Colam Impact.

Production verticale certes, mais avec du terreau !

Concrètement, la géoponie rotative ce sont des bacs garnis de terreau disposés dans une roue qui tourne en permanence (un tour prend 50 minutes). Les plantes sont alimentées en eau par gravité lorsqu’elles présentent leurs racines en haut du système. Le fait qu’elles poussent dans du terreau est notable, car la plupart des fermes verticales cultivent plutôt dans un substrat neutre et inerte de type sable, laine de roche ou billes d’argile.

Autre gros avantage lié à la culture en intérieur : des lampes reproduisent les conditions climatiques d’une belle journée de juin tout au long de l’année, ce qui permet de récolter quelle que soit la saison sans être soumise à la météo, mais aussi de se passer totalement des pesticides. L’alternance jour/nuit est conservée, mais on imagine tout de même l’importante consommation énergétique que représentent ces lampes.

Des économies d’eau significatives

La solution permet en revanche de faire de grosses économies d’eau. Un système programmable d’injection goutte-à-goutte permet d’apporter de petites doses directement à la racine de la plante, celle-ci ne peut alors que ce dont elle a besoin.

Illustration concrète : il faut 9,6 litres d’eau pour produire 1 kg de laitue dans les fermes Futura Gaïa alors que la même récolte demande entre 100 et 250 litres d’eau en plein champs (selon le climat), soit 90% de plus. En serre, c’est 21,7 litres (+56%) et dans les fermes verticales plus classiques fonctionnant en hydroponie, 13,3 litres sont nécessaires, soit tout de même 28% supplémentaires.

Le système de rotation réduit les capacités de culture. Il est adapté aux herbes aromatiques (persil, basilic, etc.), aux salades ainsi qu’aux fruits et légumes légers et sans racine. Impossible en revanche de cultiver des tomates, des haricots verts ou du chou-fleur.

Une seconde ferme sur 4000 m² reproduisant douze univers climatiques

L’un des intérêts d’une récolte constante est de pouvoir recruter des salariés agricoles pour toute l’année, pas uniquement des saisonniers, et donc de créer des emplois fixes, rares dans le milieu. Fixes mais aussi réinventés : les opérateurs de production de Futura Gaïa, comparés aux ouvriers agricoles traditionnels, travaillent en intérieur et font des semis, du repiquage, de la récolte, mais aussi de la maintenance sur les systèmes.

Une première levée de fonds de 2,5 millions d’euros, réalisée en 2020, avait permis à Futura Gaïa de bâtir une première ferme de démonstration de 1900 m2 à Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, au sein d’un bâtiment de 7 mètres de haut. L’idée de cette nouvelle levée est d’ouvrir une seconde ferme, cette fois sur 4000 m2, reproduisant douze univers climatiques (contre deux sur la première) et qui pourrait employeur à terme entre 15 et 20 personnes. La start-up, qui compte pour l’heure 22 salariés, souhaite également que ses équipes R&D soient également bien sur la partie agronomique que technologique.

Objectif commercialisation

Mais surtout, elle rappelle que l’ambition de Futura Gaïa n’est pas d’exploiter des fermes verticales mais de vendre sa solution clé en main maintenant qu’elle a fait ses preuves. L’objectif principal de cette nouvelle levée est donc de lancer sa phase de commercialisation. Cibles principales ? Les coopératives agricoles, les agriculteurs en direct ainsi que les laboratoires pharmaceutiques et cosmétologiques.

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