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la Croix-Rouge souhaite un « emblème numérique » pour protéger les hôpitaux

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la Croix-Rouge souhaite un « emblème numérique » pour protéger les hôpitaux

Dix mois après que ses serveurs informatiques ont été piratés par des hackers, la Croix-Rouge a publié la semaine dernière un rapport dans lequel elle s’est mise en avant une nouvelle proposition pour protéger les infrastructures médicales en temps de guerre : la mise en place d’ un « emblème numérique ».

Concrètement, cet « emblème numérique » apparaîtrait lorsque des hackers s’apprêteraient à s’introduire dans le système informatique d’un hôpital sous l’égide de la Croix-Rouge ou de ses bureaux. Il permettrait aux militaires et aux pirates d’identifier et, avec un peu de chance, d’épargner les structures qui en bénéficieraient — à l’image de ce qui se fait déjà avec le symbole de la Croix-Rouge apposée sur le toit d “Un hôpital dans le monde réel”.

Avec la numérisation de la société, les cyber-opérations sont devenues une réalité des conflits armés. Notre mandat, qui consiste à protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés, nous oblige à comprendre comment ces opérations peuvent causer des dommages», a déclaré Robert Mardini, directeur général du Comité international, voyant dans cet « emblème numérique » une piste concrète pour sanctuariser les infrastructures médicales essentielles.

Trois pistes techniques adaptées

Quant à l’aspect technique, l’organisation souhaite explorer trois pistes : un emblème basé sur le DNS, associé à un nom de domaine, un emblème rattaché à l’adresse IP des serveurs protégés, ou encore une certification reconnue par les protocoles qui régissent Internet. Le Comité international s’est associé au Center for Cyber ​​Trust (une initiative conjointe de l’ETH Zurich et de l’Université de Bonn), l’Université Johns Hopkins et l’Université ITMO de Saint-Pétersbourg pour développer ces solutions technologiques.

Quand bien même cet « emblème numérique » parviendrait à faire son entrée dans le droit international en cas de conflit armé, il pourrait malheureusement s’agir d’un vœu pieux. Si la Croix-Rouge a bon espoir que cet emblème dissuade les cyber-assaillants, les difficultés d’attribution d’une cyberattaque pourraient bien rendre ce dispositif inopérant dans les faits, les hackers n’ayant que très peu de risques d’être identifiés et ainsi d’être tenus responsables face à ce nouveau crime de guerre potentiel.

Sans compter que, comme le souligne le rapport lui-même, le développement d’un « emblème numérique » pourrait avoir un effet pervers, celui d’exposer particulièrement les entités à risque qui pourraient ainsi devenir des cibles privilégiées pour les acteurs malveillants.

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