Le Magic Quadrant des services SAM managés désigne la percée de la dimension FinOps et une exécution plus « agile » de la part des fournisseurs.
Le SAM (gestion des actifs logiciels), moins au service d’une logique de conformité que d’optimisation des coûts ? La tendance n’est pas nouvelle, mais elle s’affirme. Gartner, en tout cas, la met en lumière dans son dernier Magic Quadrant attribué à ce segment de marché. Choisit qu’il avait déjà été fait par le passé, avançant le même élément de contexte : l’hybridation des SI.
Ce basculement se traduit dans les offres gérées (les seules que le cabinet américain ait pris en compte dans son évaluation des fournisseurs). « Plus de 30 % » des services que proposent les onze fournisseurs classés au Quadrant sur une composante FinOps. Cela va de l’étiquetage de ressources au prévision en passant par l’optimisation régionale.
Autre tendance : un usage du SAM managé considérablement plus important sur la plaque EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) que dans le reste du monde. Deux des trois fournisseurs « leaders » viennent d’ailleurs du Vieux Continent.
Gartner fait la différence entre le SAM « continu » et le SAM « prévu ». Une question de cadence de livraison. Sont en l’occurrence considérées comme « continues » les services de cartographie des actifs et de gestion des droits d’usage délivrés au moins une fois par semaine. Pour la partie FinOps/gestion des licences cloud, c’est au moins une fois par mois. Idem pour la gouvernance des licences.
Pour figurer au Quadrant, il fallait, entre autres, fournir des services « continus » couvrant au minimum 20 éditeurs de logiciels. Dont quatre obligatoires : IBM, Microsoft, Oracle et SAP. Et englobant les trois principaux clouds (AWS, Azure, GCP).
L’Europe, pierre angulaire du SAM managé
Le positionnement des fournisseurs dans le Quadrant résulte de la combinaison d’évaluations sur deux axes. L’un prospectif (« vision »), centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit…). L’autre centrée sur la capacité à répondre efficacement à la demande (« exécution » : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services…).
Sur l’axe « vision », les sociétés classées au Quadrant du SAM sont gérées se placent dans cet ordre :
Fournisseur | Date de création | |
1 | Point d’angle | 2009 |
2 | Groupe Livingstone | 2010 |
3 | LogicielONE | 2000 |
4 | Crayon | 1993 |
5 | Groupe Softline | 1993 |
6 | Octets | 1999 |
sept | Aperçu | 1988 |
8 | Deloitte | 1845 |
9 | KPMG | 1987 |
dix | SHI | 2017 |
11 | Solutions ITAM | 2007 |
Sur l’axe « exécution » :
Fournisseur | |
1 | Point d’angle |
2 | Groupe Livingstone |
3 | LogicielONE |
4 | Deloitte |
5 | KPMG |
6 | Groupe Softline |
sept | Aperçu |
8 | Crayon |
9 | Octets |
dix | SHI |
11 | Solutions ITAM |
Basé aux États-Unis, Point d’angle fonctionne, mais Crayon est son actionnaire majoritaire. Le SAM continue de capter 80 % de sa clientèle, estime Gartner. Et l’Amérique du Nord, 83 % de ses revenus.
La satisfaction client et la capacité à répondre au besoin lui valent un bon point. Ses offres ne sont toutefois pas les mieux adaptées pour les déploiements de moins de 10 000 appareils. En outre, la présence géographique est limitée, avec des ressources disponibles sur 8 des 31 marchés examinés.
Le défi de la livraison continue
Basé au Royaume-Uni et propriété du Groupe Carlyle, Groupe Livingstone réaliser l’essentiel de son CA en EMEA et sur le SAM continu (90 % de la clientèle).
Gartner salue l’exhaustivité de son portefeuille de services, la variété des éditeurs pris en charge et la proportion « supérieure à la moyenne » de services délivrés en continu. Bons points également pour l’expérience client et la capacité d’innovation, autant technique que commerciale.
La présence géographique est, elle aussi, un point noir : Livingstone dispose de ressources sur 3 des 31 marchés examinés. Et la croissance de cet effectif est parmi les plus basses du Quadrant. Tout comme celle du volume de clientèle ; conséquence, en particulier, de l’abandon progressif des services programmés.
Basé en Suisse et coté en Bourse, LogicielONE moins de clientèle « haut de panier » que les deux autres. Le SAM doit dominer encore chez lui (deux tiers des clients) et l’EMEA reste son principal marché (61 % du CA).
En matière de couverture géographique, celle de SoftwareONE est sans égale au Quadrant : 30 marchés sur 31, treize fuseaux horaires couverts, support en 13 langues, etc. L’entreprise se distingue aussi par la flexibilité de son modèle d’affaires. Comme sur sa capacité d’innovation – en particulier sur le cloud, y compris dans la mesure de l’empreinte carbone.
Comme chez Livingstone, le basculement vers le SAM continue de poser un défi de maintien de clientèle. La qualité des ressources et le temps de réponse sont un autre point améliorable, tout comme l’éventail d’éditeurs intégrés dans les contrats.
Photo d’illustration © Sergio Donà Itestro – Fotolia